Les données de cette étude, effectuée sur la période 2008-2017) montrent, tout d’abord, que ce sont les jeunes enfants des ménages les plus aisés, mais aussi des plus modestes, qui sont les plus exposés à la pollution de l’air due aux particules fines de moins de 2,5 micromètres, en France métropolitaine. Les courbes suivent ainsi une évolution en U en fonction du niveau de vie. Cela est dû au fait que les ménages aisés, mais aussi ceux en difficultés, vivent le plus souvent dans les grandes villes, qui concentrent le plus de pollution. L’impact sanitaire est plus fortement ressenti chez les enfants de milieux modestes, et ce dès la naissance puisque l’étude met en évidence que les enfants les plus modestes ont un risque 1,5 fois plus élevé de naître prématurément que les plus aisés. Ils nécessitent aussi plus de soins lors de leur séjour de naissance. Les auteurs se sont ensuite intéressés aux hospitalisations pour asthme avant l’âge de 3 ans. Ils ont alors montré que ce risque était multiplié par 1,6 (1,9% des enfants des ménages les plus modestes contre 1,2 des plus aisés). Et ce risque était même doublé pour la bronchiolite. En revanche, les auteurs ont constaté des délivrances de médicaments pour asthme en ville beaucoup plus faibles pour les enfants de milieux modestes, ce qui pouvait signifier une moins bonne qualité de la prise en charge. Les scientifiques ont ensuite comparé les enfants surexposés pendant leur première année de vie à la pollution de l’air à ceux qui ne l’étaient pas. Ils ont alors calculé que "si l’on pouvait diminuer l’exposition moyenne annuelle aux principaux polluants atmosphérique d’environ 1 % sur la première année de vie, ce qui revient à préserver les enfants de moins de un an d’une quinzaine de jours d’augmentation ponctuelle importante de leur exposition à ces polluants, alors de l’ordre de 2 000 cas hospitalisés de bronchiolites, 1 800 cas hospitalisés d’asthmes et 6 100 prises en charge d’enfants avec des délivrances de médicaments anti-asthmatiques seraient évités". Ils soulignent que les facteurs entrant en ligne de compte sont multiples. Mais il ressort de cette étude que les enfants les plus affectés par la pollution de l’air font partie des plus modestes. Ainsi, parmi ces enfants les plus affectés, le dixième le plus modeste est 1,6 fois plus représenté que le dixième le plus aisé. En outre, ils ont un état de santé à la naissance moins favorable : 18,7 % sont nés prématurément, contre 5,9 % des moins affectés.
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