Le patch Viaskin, mis au point par la société française de biotechnologie DBV, expose les patients à des doses contrôlées de protéines d'arachide, ce qui permet de réduire leur sensibilité. Un essai clinique de phase II montre des résultats prometteurs.
L’arachide est une véritable bombe pour les personnes allergiques. Viaskin Peanut, un patch développé par la biotech française DBV Technologies, pourrait devenir le premier traitement au monde contre cette allergie à la cacahuète, allergie dans laquelle les techniques de désensibilisation classiques (injections, gouttes ou comprimés) sont contre-indiquées dans la mesure où des quantités infinitésimales suffisent à provoquer une réaction parfois mortelle. Ce patch repose sur la technique de l’immunothérapie épicutanée. L’essai de phase IIb Vipes et l’étude d’extension Olfus-Vipes menées chez des patients allergiques à l’arachide, publiées dans le Jama, ont des résultats positifs. Après 12 mois, le traitement par Viaskin Peanut 250 µg a entrainé un taux de réponse statistiquement significatif comparé au placebo. L’augmentation de l’effet thérapeutique s’est poursuivie au cours de l’étude d’extension en ouvert les deux années suivantes. Vipes est un essai de 12 mois conçu pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi de Viaskin Peanut chez 221 patients allergiques à l’arachide âgés de 6 à 55 ans. Dans cette étude, le critère principal d’évaluation de l’efficacité, défini comme étant le pourcentage de répondeurs au traitement pour chaque groupe de traitement actif comparativement à un placebo, a été atteint avec Viaskin Peanut 250 µg. Les patients qui ont terminé l’étude Vipes étaient éligibles pour être inclus dans l’étude d’extension Olfus-Vipes, une étude d’extension en ouvert de 24 mois évaluant le bénéfice à long terme de Viaskin Peanut. 171 patients ont participé à cette étude de suivi. Dans Vipes, le plus grand bénéfice a été observé chez les enfants (âgés de six à 11 ans) traités par Viaskin Peanut 250 µg comparativement au placebo (taux de réponses de 53,6% et 19,4% respectivement, p = 0,008). Chez ces enfants, le bénéfice du traitement a continué à augmenter avec le temps, avec 83,3 % des patients répondant à Viaskin Peanut 250 µg après un total de 36 mois comparé à 53,6 % à la fin des 12 premiers mois. Un programme de phase III a été lancé à la suite de ces résultats positifs. Deux études menées chez des enfants âgés de quatre à onze ans sont en cours, ainsi qu'un essai chez des enfants âgés de un à trois ans. L’immunothérapie par voie épicutanée consiste en l’application répétée de l’allergène sur la peau intacte avec Viaskin. Elle induit une diminution des réponses spécifiques aux allergènes, avec une diminution des IgE spécifiques, la réduction de la production de cytokines Th2 et la diminution de la réponse locale et systémique après l’exposition à l’allergène. Parallèlement, une augmentation de la réponse de régulation (augmentation des IgG2a ou des IgG4 spécifiques à l’allergène et des lymphocytes T régulateurs Treg) est observée. L’application du patch de Viaskin sur la peau crée une chambre de condensation qui augmente la perspiration naturelle et permet la solubilisation de l’antigène. Celui-ci pénètre alors dans les couches cutanées superficielles où il est capté par les cellules de Langerhans. Cette immunothérapie par voie épicutanée se différencie des techniques de désensibilisation classiques (injections, gouttes ou comprimés), contre-indiquées dans l’allergie à l’arachide dans la mesure où des quantités infinitésimales suffisent à provoquer une réaction parfois mortelle.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus