Vaccination anti-Covid : feu vert de la HAS pour tous les enfants de 5 à 11 ans

20/12/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Après le feu vert du comité consultatif national d'éthique, et son autorisation pour les chez enfants à risque ou fréquentant des personnes à risque, la Haute autorité de santé (HAS) vient de rendre un avis positif concernant l’utilisation du vaccin contre le Covid chez tous les enfants de 5 à 11 ans,  "ce qui représente 5,77 millions d’enfants" rappelle le Dr Lise Alter, directrice de l’évaluation et de l’accès à l’innovation. Elle recommande que cette vaccination puisse être réalisée pour les parents qui le souhaitent, et soit non obligatoire et non exigible dans le cadre d’un pass sanitaire. 
 

Cette autorisation concerne uniquement le produit de Pfizer, celui de Moderna étant contre-indiqué aux moins de 30 ans. La HAS a pris en compte l’autorisation de mise sur le marché chez les enfants octroyée à Comirnaty le 25 novembre dernier, ainsi que différentes données épidémiologiques montrant un rapport bénéfice/risque individuel positif bien que moins favorable que chez les adultes. Les infections graves au Covid sont rares chez les enfants, mais présents, et surviennent à 80% chez des sujets sans comorbidités rappelle la HAS. De même, les Covids Longs existent dans cette population. Et, dans le contexte actuel de flambée épidémique, et d’arrivée du variant Omicron, elles sont susceptibles d’augmenter fortement. En outre, les analyses de la vaccination aux Etats-Unis, sur 7 millions de vaccinations chez les enfants dont 2 millions de schéma vaccinal complet, ont montré une efficacité comparable à celle des adultes, "de l’ordre de 90% sur les formes symptomatiques" confirme le Dr Patricia Minaya Flores, cheffe du service évaluation en santé publique et évaluation des vaccins, ainsi qu’un profil de tolérance rassurant et attendu, avec 3 233 effets indésirables dans la grande majorité (97%) légers (réaction locale, syndrome fébrile, …). 14 cas de myocardites dont 8 confirmés ont comptabilisés. La HAS souligne l’importance de mettre ces cas en balance par rapport au risque de myocardites post-covid, qui serait très largement supérieur (d’un facteur 37). La HAS a aussi pris en considération, sur la base des modèles statistiques de l’Institut Pasteur, l’impact indirect qu’aurait cette vaccination sur la diminution de la circulation du virus dans les écoles et donc sur la fermeture des classes. Enfin, sur le plan général, la HAS considère que "même si l’impact de la vaccination des enfants sur la vague actuelle ne serait que très limité, elle pourrait potentiellement réduire l’impact de vagues ultérieures en réduisant la circulation du virus dans la population générale. Cette possibilité est toutefois dépendante des hypothèses sur le maintien de l’efficacité vaccinale (probablement diminuée vis-à-vis du variant Omicron) et de la couverture vaccinale chez les enfants, donc de l’adhésion des parents (aujourd’hui limitée) et des professionnels à la vaccination de cette classe d’âge".

La HAS recommande donc la vaccination des enfants de 5-11 ans pour les parents qui le souhaitent, dès la mise à disposition des doses pédiatriques à 10 microgrammes. Elle conseille la pratique de Trod sérologique pour dépister une infection qui serait passer inaperçue et permettrait de ne nécessiter qu’une seule dose vaccinale. « La vaccination ne doit être ni obligatoire ni exigible [pour un pass sanitaire ndlr] ». Elle recommande de vacciner en priorité les collégiens de moins de 12 ans. Le délai entre les 2 doses préconisé est de 21 jours. L’Autorité de Santé, consciente de la faible adhésion des parents souligne "l’importance de la place des pédiatres et des médecins traitants dans la démarche vaccinale pour ce public particulier". "En effet, au vu du faible niveau d’acceptabilité des parents pour cette tranche d’âge, il est particulièrement important que les informations nécessaires puissent leur être apportées et qu’ils aient la possibilité d’obtenir des réponses adaptées à leurs questions. La vaccination doit être présentée non comme une obligation mais comme une possibilité qui leur est offerte pour leurs enfants. Des outils pédagogiques devraient ainsi pouvoir être élaborés pour les professionnels et les parents », écrit-elle.  Des outils d’informations devraient aussi être proposés dès début janvier 2022 par l’Education nationale, et notamment avec l’aide des professionels de santé scolaire, "dont le rôle est majeur pour un public de cet âge, comme cela a été souligné par les parties prenantes auditionnées". Le Gouvernement avait indiqué que la vaccination contre le Covid-19 serait étendue à tous les enfants de 5 à 11 ans à partir du 22 décembre "si tout va bien". Enfin la HAS devrait se prononcer d’ici la fin de l’année sur l’opportunité de la dose de rappel chez les 12-17 ans.

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6