Variole du singe : le système de santé en "état de vigilance maximale"
Alors qu'une nouvelle souche du virus Mpox se propage en Afrique, le Premier ministre a annoncé placer le système de santé français en "état de vigilance maximale". Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, a indiqué dimanche 18 août s'attendre à l'arrivée de "cas sporadiques" en France.
Le système de santé français est désormais placé en "état de vigilance maximale" face à l'épidémie de Mpox. C'est ce qu'a annoncé, vendredi 16 août, le Premier ministre Gabriel Attal après un point de situation mené avec les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux. Ces derniers jours, plusieurs cas de variole du singe ont été détectés en Suède, puis au Pakistan. Ceux-ci font suite à une recrudescence du Mpox en Afrique, en particulier en République démocratique du Congo (RDC), qui a poussé l'Organisation mondiale de la santé a déclaré, mercredi 14 août, une "urgence de santé publique de portée internationale" ; son niveau d'alerte le plus élevé.
Suite à cette décision, Gabriel Attal a expliqué vendredi sur le réseau social X placer le système de santé français "en état de vigilance maximale". "D’abord, nous instaurons des mesures d’information et de recommandations nouvelles pour les voyageurs qui partent et reviennent des zones à risques. Ensuite, nous donnons consigne aux Agences régionales de Santé de relayer les informations les plus récentes et les recommandations sanitaires aux structures et professionnels de santé et aux associations en lien avec les publics à risques. Enfin, nous saisissons sans délai les autorités sanitaires pour qu’elles statuent sur la conduite à tenir en matière d’actualisation des recommandations sur les populations cibles en vaccination", a détaillé le Premier ministre.
Depuis le déclenchement de l’épidémie de #mpox en 2022, nous avons rigoureusement appliqué le triptyque : surveillance, diagnostic rapide, vaccination. Nous n’avons jamais baissé la garde.
Ainsi, ce sont 152 500 vaccinations qui ont été réalisées. La circulation du virus a été…— Gabriel Attal (@GabrielAttal) August 16, 2024
Le chef du Gouvernement a également annoncé que la France réaliserait, "à la demande du président de la République", un "don de vaccins aux pays les plus touchés". Enfin, un nouveau point de situation est attendu ce lundi 19 août.
"Il est probable que des cas soient déclarés en France"
"Aujourd’hui, en France, aucune contamination par le clade I n’a encore été recensée", ont indiqué, vendredi soir dans un communiqué, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et Santé publique France (SPF). "Depuis l’épidémie [de Mpox] de 2022, c’est le virus du clade II qui circule à bas bruit" en France, "avec un nombre mensuel de cas rapportés variant entre 12 et 26 entre janvier et juin 2024", poursuivent les deux institutions, précisant que les cas signalés, "à ce jour", "sont majoritairement bénins et [qu']aucun décès n'a été signalé".
Le clade 1b, nouvelle souche à l'origine de l'épidémie actuelle - partie de la RDC -, est plus dangereuse que le clade 1, avec un taux de mortalité estimé à 3,6%, rappelle de son côté l'AFP. "Le risque d'infection par un virus Mpox de clade 1 pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies", soulignent toutefois le ministère et SPF, même si, "comme en Suède, cela n'empêche pas qu'il soit probable que des cas soient déclarés en France, pour lesquels les autorités sanitaires mettront en place les mesures adaptées de gestion".
Interrogé par La Tribune Dimanche ce 18 août, Frédéric Valletoux a confirmé que des "cas sporadiques" pourraient apparaître dans les prochains jours en France. "Je ne suis pas devin et je ne peux pas prédire combien de cas il y aura", a souligné le ministre délégué à la Santé et à la Prévention. "On parle d'un type d'épidémie dont le mode de diffusion et de contamination n'a rien à voir avec le Covid. Il faut donc rassurer la population de ce point de vue-là : les réponses ne seront absolument pas les mêmes", a-t-il précisé.
Des vaccins déjà administrés en France
Le Mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme, mais qui se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Les symptômes sont comparables à ceux de la variole mais la maladie est moins sévère. Pour les cas graves, le tecovirimat, un médicament utilisé dans le traitement des infections aux orthopoxvirus, la famille des virus de la variole, dont le Mpox fait partie, peut être utilisé. Mais le plus souvent pour les patients atteints par le clade 2 du Mpox, le patient guérit spontanément au bout de deux à quatre semaines.
Des vaccins contre le Mpox sont administrés en France depuis 2022 aux personnes à risque. Depuis septembre 2023, le nombre de personnes vaccinées oscille entre 250 et 450 par mois, selon les données de SPF. Le ministère de la Santé précise que "dans l'idéal, le vaccin doit être administré dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum 14 jours".
Cette vaccination – qui ne concerne que "le public le plus exposé" - devrait "se poursuivre", a assuré Frédéric Valletoux à La Tribune Dimanche. "Les rapports sexuels sont le mode de contamination le plus courant pour le clade 1b [nouvelle souche du virus], c'est pourquoi nous allons sensibiliser en particulier les publics les plus exposés à ce risque par le biais d'associations et de réseaux adaptés", a ajouté le ministre.
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