Une étape importante vient d’être franchie dans l’élaboration d’un vaccin contre l’asthme allergique. Les scientifiques français, de l’Inserm, du CNRS et de l’université Toulouse III-Paul Sabatier au sein du laboratoire Infinity, de l’Institut Pasteur et de l’entreprise française Néovacs, qui travaillent sur le développement de ce vaccin ont, en effet, réussi à montrer qu’il permettait de neutraliser les protéines clés à l’origine de la maladie chez l’homme.
Le vaccin en question est un vaccin conjugué, appelé Kinoïde, qui est composé des cytokines recombinantes IL-4 et IL-13 et d’une protéine porteuse très immunogène (forme mutée non pathogène de la toxine diphtérique, déjà utilisée dans de nombreux vaccins). De précédentes données chez la souris ont montré qu’il était capable de neutraliser les IL-4 et IL-13, qui sont des cytokines clées dans la survenue de l’asthme allergique. En outre, cela permettait d’améliorer la symptomatologie des animaux.
L’étape suivante était de voir si ce vaccin était capable de neutraliser également les cytokines IL-4 et IL-13 chez l’homme. Pour cela les scientifiques ont eu recours à un modèle d’asthme allergique aux acariens chez des souris "humanisées", c’est-à-dire chez lesquelles "les gènes codant pour les cytokines IL-4 et IL-13 murines ont été remplacés par les gènes humains respectifs", explique l’Inserm.
Le vaccin a alors confirmé son efficacité sur les IL-4 et IL-13, et ce pour un délai d’au moins 3 mois (temps de l’étude). En outre, les auteurs ont montré qu’il permettait de réduire les symptômes de l’asthme chez les souris et entrainait aussi une diminution des taux d’IgE et de l’éosinophilie ainsi qu’une réduction de production de mucus et de l’hyperréactivité des voies respiratoires.
"Cette étude apporte une preuve de concept de l’efficacité du vaccin pour neutraliser des protéines humaines jouant un rôle clé dans l’asthme allergique. Nous ouvrons ainsi un peu plus la voie à l’organisation d’essais cliniques. Nous sommes actuellement en train de discuter avec tous les partenaires du projet pour mettre en place ces études chez l’humain", conclut Laurent Reber (Laboratoire Infinity, Toulouse).
"Une vaccination contre l’asthme allergique représente un espoir de traitement à long terme de cette maladie chronique, et au-delà, une perspective de réduction des symptômes d’allergie liés à d’autres facteurs, puisque ce vaccin cible des molécules impliquées dans différentes allergies", souligne Pierre Bruhns, (Institut Pasteur). En effet IL-4 et IL-13 sont impliquées aussi dans la dermatite atopique et les allergies alimentaires.
L’asthme touche environ 4 millions de personnes en France et 340 millions dans le monde. La moitié est d’origine allergique.
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