Parallèlement, l’activité de dépistage poursuit son augmentation avec une hausse de 11% depuis 2013. Ainsi, en 2018, 5,80 millions de sérologies VIH ont été réalisées. Le bilan est effectué en premier lieu sur la présence de signes cliniques ou biologiques évocateurs d’infection à VIH (26%), mais aussi lors d’un bilan systématique (20%) ou d’un dépistage orienté (20%). Pour les auteurs du BEH, « la diminution du nombre de découvertes de séropositivité, couplée à une augmentation de l’activité de dépistage, peut refléter une diminution du nombre de personnes infectées non diagnostiquées et/ou une diminution de l’incidence depuis plusieurs années ». Cette évolution favorable est cependant ternie par le fait que près de 30% des découvertes surviennent à un stade avancé de la maladie (29%), et seules 25% le sont à un stade précoce, sans que l’on puisse constater d’amélioration dans ce domaine au cours des 3 dernières années. Ces découvertes à un stade avancé concernaient particulièrement les usagers de drogues injectables (UDI, 55%) et les hétérosexuels (33% parmi ceux nés en France, 35% parmi ceux nés à l’étranger). En outre, plus de la moitié (52%) des personnes découvrant leur séropositivité n’avaient jamais été testées pour le VIH auparavant. Cette mauvaise surveillance est particulièrement notable chez les UDI (81%) et les personnes nées en Afrique subsaharienne (65%). Elle est plus faible (33%) chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les chercheurs concluent que « le nombre de personnes diagnostiquées à un stade avancé de l’infection montre que les efforts de sensibilisation au dépistage du VIH doivent être poursuivis ». Miser sur des stratégies combinées La baisse de nouveaux diagnostic VIH relevée en France au niveau national est également observée dans d'autres pays européens depuis plusieurs années (Autriche, Belgique, Finlande Allemagne, Grèce, pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni). "L'approche combinée, incluant "Test and Treat" et la PrEP est la stratégie du succès, souligne Valérie Delpech (Public Health England, Londres) dans l'éditorial du BEH. La PrEP est notamment pris par des homosexuels, parmi lesquels le recours répété au dépistage est en hausse. Pour sa part, l'enquête du Baromètre Santé 2016...
auprès de près de 15 000 personnes âgées de 18-75 ans vivant en métropole, montre la divergence entre les opinions sur le dépistage et la réalité. Neuf répondants sur dix estiment ainsi que toute personne devrait être testée pour le VIH au moins une fois dans sa vie. Mais plus de la moitié des hommes et près d'un tiers des femmes n'ont jamais réalisé de test. Cette absence de dépistage au cours de la vie était plus fréquente chez les 55-75 ans (63% sans différence entre hommes et femmes) et les 18-24 ans (52% chez les hommes et 38% chez les femmes). Si les populations faisant l'objet d'une recommandation de dépistage sont globalement mieux dépistées que les autres, "environ une personne née en Afrique subsaharienne sur cinq et un HSH sur cinq n'ont jamais été testés pour le VIH", relève Mme Delpech. "Un constat préoccupant, compte-tenu des actions de promotion de la santé ciblées sur ces groupes au cours des dernières décennies", ajoute-t-elle. Les centres de dépistage gratuit (CeGIDD) qui accueillent des populations particulièrement exposées au risque de contamination VIH, permettent aussi de diagnostiquer des MST bactériennes, des hépatites B et C. Un quart des homosexuel/HSH exposés à ces infections acceptent les kits d'auto-prélèvement pour le VIH et ces autres MST. Ce sont majoritairement des citadins, très éduqués, qui s'emparent de cet outil, selon un programme promu en ligne au printemps 2018. Les diagnostics d'infections sexuellement transmissible (IST/MST) continuent d'augmenter en France, notent Delphine Viriot et de ses collègues (SpF) qui se sont penchés sur le dépistage des IST bactériennes dans le secteur privé en France. En 2018, 2,1 millions de personnes ont été testées pour une infection à Chlamydia (+9% par rapport à 2006), près de 1,6 million pour le gonocoque (+18%) et 1,8 million pour la syphilis (-7%).
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