VIH : l’envoi d’un kit de dépistage par voie postale semble efficace
Des chercheurs français ont mené une étude pour évaluer l’intérêt d’une nouvelle méthode de dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles. Actuellement, l’offre de dépistage est assez variée : centres gratuits d’information de dépistage et de diagnostic ou CeGIDD, laboratoires d'analyse médicale suite à une prescription, test rapide d’orientation diagnostique ou Trod en milieu communautaire, ou encore autotest VIH en pharmacie.
Cependant, "le recours au dépistage du VIH reste très insuffisant parmi les hommes ayant des relations avec des hommes (HSH) : un test par an en moyenne [intervalle interquartile : 0-2] au lieu des quatre tests annuels recommandés" souligne l’Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (Anrs) et Santé Publique France (SPF) dans un communiqué. Pour tenter d’améliorer la situation, une équipe de chercheurs français ont eu l’idée d’un nouveau programme d’incitation au dépistage combinant l’offre existante et une offre expérimentale. Il s’agit pour les participants de recevoir, tous les 3 mois, par voie postale, un kit d’auto-prélèvement pour le dépistage du VIH, de la syphilis, des hépatites B et C et des infections à chlamydia et gonocoque. "L’originalité de cette étude était également d’expérimenter des modalités de rendu de résultats par mail, SMS et téléphone, actuellement peu mises en œuvre ou non autorisées en France", précisent SPF et l’ANRS. Un premier test a eu lieu entre le 10 avril et le 28 mai 2018. 4 220 HSH de plus de 18 ans ayant eu au moins deux partenaires au cours de la dernière année se sont vu proposer l’envoi d’un kit. Près de la moitié (n = 2 051) l’ont accepté et environ 60% (n = 1 188) ont retourné leurs prélèvements sanguin, urinaire, oral et anal au laboratoire de microbiologie de l’hôpital Saint Louis, AP-HP. Les premiers résultats ont été présenté à l’occasion de la 26ème Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI) à Seattle (4 au 7 mars). Ils montrent que cette méthode a permis de diagnostiquer 7 HSH positifs pour le VIH (0,7%). Par ailleurs 19% des participants ont été diagnostiqués pour une infection à chlamydia ou gonocoque principalement orale ou anale. Et au total, 69% des participants sont rentrés dans le dispositif de suivi de 18 mois et ont planifié un prochain dépistage. Pour les auteurs, "le recrutement rapide et les premiers résultats biologiques témoignent du besoin de proposer une offre alternative et facilitée de dépistage dirigée vers cette population clé. À l’issue de la phase de suivi (en décembre 2019), il sera possible d’évaluer si le dispositif permet d’augmenter la fréquence du dépistage du VIH et des autres IST chez les HSH. Ces premiers résultats montrent, cependant, l’intérêt d’une offre dématérialisée dans cette population à haut risque. Ils sont en faveur d’un déploiement à plus grande échelle, dans des conditions qui restent à définir".
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus