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Pas de lien entre la prise de metformine chez le futur père et les malformations congénitales

La metformine n’est pas liée à une augmentation du risque de malformations congénitales chez les enfants des hommes qui prennent ce traitement. C’est ce que conclut une étude qui vient d’être publiée dans le BMJ.

21/10/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Diabétologie
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La question avait été soulevée par une récente étude danoise qui avait fait état d'un possible lien entre la prise de cet antidiabétique chez les hommes en âge de procréer et un risque accru de malformations, notamment génitales, chez leurs nourrissons de sexe masculin. Cette étude avait conduit les autorités sanitaires du Royaume-Uni, où il y a eu 24 millions de prescriptions de ce médicament en 2022-23, à mettre en garde les futurs pères, reconnaissant des risques possibles liés à la prise de metformine et la nécessité de recherches supplémentaires. Cependant, le lien de causalité entre la prise de cet antidiabétique par un futur père avant la conception et le risque de voir son enfant atteint de malformations congénitales n'était pas établi.

Pour apporter des éléments de réponse, les chercheurs ont analysé plus de trois millions de naissances inscrites dans 2 cohortes, une norvégienne, et une taiwanaise. Ils ont ainsi identifié 619 389 enfants norvégiens, de 2010 à 2021 - pour lesquels existaient des données du père sur les trois mois précédant la conception -, ainsi que 2 563 812 enfants taïwanais, de 2004 à 2018. Parmi eux 2 075 enfants (0,3%) nés en Norvège et 15 276 enfants (0,6%) nés à Taïwan avaient des pères qui avaient pris de la metformine.

En Norvège, des malformations congénitales ont été constatées chez 24 041 enfants (3,9%) dont le père ne prenait pas ce médicament, contre 104 enfants (5%) dont le père était sous traitement. De même, à Taïwan, des malformations congénitales ont été relevées chez 79 278 enfants (3,1%) issus de pères ne prenant pas de metformine, contre 512 enfants (3,4%) dont le père en prenait.

Mais, après avoir circonscrit les analyses aux pères atteints de diabète de type 2 et corrigé les résultats en fonction d’autres facteurs importants tels que l'âge du père, aucune augmentation significative du risque de malformations n'a été constatée, ni en Norvège ni à Taïwan. « Ces résultats sont rassurants et peuvent aider les médecins à prendre des décisions de traitement éclairées lors du choix de la metformine dans le traitement du diabète de type 2 chez les hommes qui envisagent de fonder une famille », conclut le BMJ.

Références :

AFP

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Stéphanie Beaujouan

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