Des membres d'un groupuscule antivax jugés pour avoir harcelé des élus et un médecin
Sept femmes et quatre hommes, de tous âges, vont comparaître jusqu'à la semaine prochaine devant la justice pour avoir harcelé moralement en ligne la députée Horizons de Moselle Isabelle Rauch, la sénatrice socialiste de Charente Nicole Bonnefoy et le médecin Michel Slama, chef de service adjoint au CHU d'Amiens. Technicien de maintenance, aide-soignante, commerciale, patronne de PME, enseignante, ingénieure, agriculteur, artiste peintre… ils sont accusés d'avoir mené des raids numériques, mais également pour des faits de menaces et d'insultes, entre le printemps et l'été 2021, à l'encontre de ces personnalités qui avaient publiquement appelé à la vaccination contre le Covid.
Membre du groupuscule d'origine italienne "ViVi" ou "V_V" (pour vivere - vivre, ou virtual vendetta), ils ont contribué à publier des milliers de messages accusant leurs cibles de faire revivre la dictature sanitaire nazie. "Les propos tenus ont été ignobles envers le réanimateur que je suis, qui a passé son temps à essayer de sauver les patients graves que nous avions dans nos services, confie à Marianne le Pr Michel Slama. J'ai voulu, en poussant à la vaccination, essayer d'expliquer que cela permettait d'éviter ces formes graves de Covid." De son côté, Isabelle Rauch a été très affectée par cette campagne de harcèlement : 10 jours d'ITT lui ont été octroyés. "Je ne l’ai pas bien vécu, raconte-t-elle au Monde. Il y a eu des autocollants collés dans la ville où je suis élue, il y avait donc de vrais gens et une action physique. C’est violent, et on se dit qu’un passage à l’acte est possible."
Les prévenus risquent jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
[avecAFP, Marianne.net et LeMonde.fr]
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