Les syndicats et l'Ordre s'unissent pour défendre "le rôle incontournable" du médecin
Après la publication des travaux du Comité de liaison inter ordres (Clio) prônant un partage d’actes entre le médecin et les autres professionnels de santé pour améliorer l’accès aux soins, les syndicats s'étaient insurgés contre l'instance ordinale l'accusant de "nier" "les fonctions, l'utilité et les compétences" des médecins traitants.
Dans une interview donnée à Egora, le Dr François Arnault, président de l'Ordre avait clamé que les médecins "ne pouvaient pas être remplacés" et avait revendiqué le rôle central des praticiens dans le parcours de soins. "Ce qui nous a fâchés, c’est de voir que l’on considère notre métier comme une succession de petits actes délégables. Or nous, médecins généralistes traitants, sommes des spécialistes de la prise en charge globale", avait confié la Dre Agnès Giannotti, présidente de MG France sur Egora. Elle reconnaissait que le Dr Arnault avait été "piégé" au sein du Clio. "Soit il n’y allait pas et passait pour un corporatiste qui ne veut pas discuter, soit il signait et passait pour celui qui vend la profession."
Finalement, Ordre et syndicats ont décidé de faire front ensemble. "Conscients des difficultés de l’accès aux soins", ils ont rédigé un communiqué commun pour défendre "le rôle incontournable" des médecins et "réaffirmer que la compétence médicale est seule à même de poser un diagnostic et d’établir un plan de soins". "Une prise en charge non médicale de nos concitoyens conduira inéluctablement à un système de soins à deux vitesses avec d'une part un parcours avec l’expertise médicale et d’autre part un parcours sans cette expertise", justifient-ils.
Ils reconnaissent toutefois "la nécessité de déléguer de façon coordonnée la réalisation d’actes nécessaires au diagnostic ou à la réalisation du protocole de santé afin de dégager du temps médical et de permettre de prendre en charge les patients n’ayant pas accès aux soins" et "rappellent que chaque professionnel de santé a une place dans le système de santé".
Alors que les négociations conventionnelles débuteront mercredi 9 novembre, Ordre et syndicats soulignent que "l’expertise médicale doit être valorisée à son juste niveau". Ils demandent au Gouvernement de "réviser le niveau de l’Ondam de ville qui, à 2,9% soit trois points sous le niveau de l’inflation, ne permettra pas de répondre aux enjeux de l’accès aux soins des Français".
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