Pour sa 7e édition, le salon-congrès City Healthcare dédié à l'innovation en santé, se focalise sur la santé numérique dans et pour les territoires. Un rendez-vous fixé les 5 et 6 octobre à Nancy auquel le Concours pluripro et Egora se sont associés. "C'est dans les territoires qu'on invente, qu'on expérimente", lance Isabelle Margo, fondatrice du salon-congrès City Healthcare. Et c'est pour cette raison que son équipe va réunir plus de 130 professionnels du secteur de la santé - professionnels de santé, formateurs, start-upers, institutionnels, coordinateurs... à Nancy les 5 et 6 octobre prochains pour échanger et débattre des enjeux, des opportunités, de la richesse, mais aussi des embûches de "la santé numérique dans les territoires". Voir le programme du salon City Healthcare "Tous les secteur de notre vie quotidienne sont transformés par le numérique - la façon dont on écoute la musique, dont on réserve un voyage... et le numérique ne fait pas exception, pointe le Pr Antoine Tesnière, président de l'édition 2022 de City Healthcare. On a vu dans tous les domaines à quel point il transforme les usages. Mais les particularités de la santé, c'est que l'État a une régulation avancée de ce secteur et aussi qu'elle inclut toute une chaîne d'acteurs essentiels pour penser la transformation, d'où l'enjeu de créer un écosystème, de réunir ces professionnels lors d'un grand événement. Le numérique ne se réduit pas à installer des ordinateurs, à utiliser des app, c'est une "arme", un outil supplémentaire pour améliorer la prise en charge des patients, que ce soit pour accélérer un parcours de soin ou améliorer un diagnostic". "On attend depuis longtemps cette promesse de 'révolution de la santé numérique' qui n'arrive pas car les solutions et les applications de santé numérique ne sont pas encore assez adoptées !", ajoute le Dr Benoît Tyl, cardiologue, medical advisor à la division numérique de Bayer, À City Healthcare, c'est la première fois qu'on va rassembler en France l'ensemble de l’écosystème de la santé numérique, à savoir des patients, des médecins, les autorités de santé, les organismes chargés du remboursement et les industriels pour essayer de faire de ces promesses une réalité". Contact de terrain et analyse fine "Les CPTS sont aux premières loges pour développer le numérique en santé, les mettre en avant dans ce salon est, pour moi, une évidence, pointe Antoine Tesnière. Les professionnels des CPTS ont un contact de terrain avec les patients et une analyse fine des besoins du territoire en termes de santé. C’est de la compréhension de ces enjeux et de ces problématiques que naissent les idées et que naît l’innovation". Partenaire du congrès, Concours pluripro vous recommande d'assister au forum CPTS, qui se tiendra le mercredi 5 octobre et auquel participeront les dix CPTS du Grand Est. Un événement animé par Karen Ramsay, rédactrice en chef de Concours pluripro et Egora-le panorama du médecin, en binôme avec le Dr Christophe Rohrbach : - 18h30 à 19h15 : "La problématique de l’accès aux soins non programmés" vue par les professionnels des CPTS de la Plaine des Vosges, CPTS du Barrois, CPTS de Nancy, CPTS du Sud Toulois, CPTS du Grand Douai et "La problématique de l’accès aux soins non programmés" vue par l’ARS Grand Est et les CPAM 54. - 19h15 à 20h : Retours d’expérimentation des CPTS de la Plaine des Vosges, de Nancy, du Sud Toulois, du Barrois, du Grand Douai et "Les Soins Non Programmés et leur inclusion dans la plate-forme e-parcours régionale Parceo" - De 20h à 20h30 : "La télémédecine au service de l’accès aux soins non programmés et synthèse" Au-delà de ce forum CPTS, les thématiques qui seront mises en avant : • Politiques de déploiement aux échelons régional, départemental, métropolitain et communal ? quels constats ?
• Le bénéfice pour les patients des mesures engagées y est-il quantifiable et mesurable ?
• La santé numérique, facteur d’innovation, se conjugue-t-elle avec attractivité économique ?
• Quelles sont les solutions développées par les professionnels de santé sur ces mêmes territoires. À noter également, le colloque médical "Vers une santé numérique basée sur les preuves" dédié à la télésurveillance dans l'insuffisance cardiaque et les quatre ateliers Think Tank de l’innovation en e-santé pour trouver "Comment aller plus loin dans les écosystèmes ?"
Quel est le rôle de PariSanté Campus au City Healthcare ?
L’un des enjeux de PariSanté Campus, lieu unique qui regroupe les acteurs de la filière française du numérique, c’est d’arriver à diffuser une vision de l’écosystème, de créer des espaces de rencontres, d’échanges et de travail, d’accélérer la coordination et le développement des outils numériques… Tout cela, on le retrouve dans cet événement. Notre rôle va être de décliner cette dimension globale et interdisciplinaire dans tous les sujets qui vont être abordés au cours du congrès et de comprendre comment cette vision peut amener des réponses nouvelles et plus pertinentes, en incluant le point de vue des industriels, des patients, des professionnels de santé, des régulateurs… pour en faire simplement un réseau de collaboration national. Plus personnellement, en tant que professionnel de santé (Antoine Tesnière est anesthésiste-réanimateur [NDLR] ) et acteur du système de santé, j’ai une bonne connaissance de la e-santé. Et pourtant mais ce que je trouve d’une richesse extrême dans ce type d’événement, c’est de voir comment chaque territoire développe des solutions innovantes pour résoudre, avec les acteurs de proximité, des problématiques que l’on retrouve, à plus ou moins grande ampleur, dans les autres régions. PariSanté Campus est là aussi pour valoriser ces dynamiques territoriales afin de bénéficier à tous. Dans le Grand Est, où se déroule CityHealthcare cette année, on trouve toute cette richesse et diversité d’innovations.
Selon vous, en termes de prévention en santé, le numérique est-il essentiel ?
La prévention est un enjeu important et très vaste. Il existe une gamme de dispositifs de suivi à distance et de suivi personnalisé qui peuvent alimenter des stratégies de prévention. Les outils numériques peuvent ainsi servir à surveiller un certain nombre de de paramètres physiologiques : poids, constances vitales... Et les algorithmes d’intelligence artificielle sont maintenant capables de déterminer l’apparence et donc par exemple, sur un miroir connecté, de vérifier l’évolution d’une tâche ou de grains de beauté et de déterminer des signes ou des symptômes de maladies qui n’est pas encore visible. Il y aussi tous les objets connectés qui permettent de favoriser le sport, l’activité, le bien-être et les règles hygiéno-diététiques. Il y a encore beaucoup de modèles en cours de développement où le numérique jouera un rôle central.
Les patients sont-ils prêts pour toutes ces technologies ?
Quand on parle de prévention, on parle plutôt de citoyens que de patients… donc c’est beaucoup plus large. Nous travaillons avec les associations d’usagers, qui montrent une appétence pour ces dispositifs. Le numérique est un levier de transformation du système de santé, qui va le rendre plus clair, plus compréhensible ou plus personnalisé. On voit à travers des outils et des app que chacun peut utiliser pour faire du sport, sans parler spécifiquement de soin ou de prévention, que la population est prête pour ces évolutions. Après ce sera un choix : il n’est pas question d’imposer un quelconque outil de surveillance ! Tous les enjeux éthiques autour de l’utilisation du numérique sont bien sûr à prendre en compte.
Que retenez-vous des projets présentés aux Tremplins de la e-santé ?
Je vois un grand dynamisme d’innovation à travers tous les projets déposés. Cela témoigne de la richesse d’innovation dans chacun des territoires. Le Grand Est s’est doté d’impressionnants outils et d’acteurs pour faire émerger ces innovations, que ce soit en termes de parcours de soin, d’innovations digitales ou autres. Nous avons une volonté d’accompagner ces outils innovants.
En quoi les CPTS sont aux premières loges pour développer le numérique en santé ?
Pour moi c’est une évidence. Ils ont un contact de terrain avec les patients et ont une analyse fine des besoins du territoire en termes de santé. C’est de la compréhension de ces enjeux et de ces problématiques que naissent les idées et que nait l’innovation. On doit partir de ce creuset-là. L’intérêt des CPTS, c’est de rassembler les professionnels de santé et d’imaginer des solutions à plusieurs pour améliorer le fonctionnement d’une communauté et proposer des innovations qui peuvent dépasser le simple cadre local.
Parlons des soins non programmés. Quelle est la place du numérique ?
À tous les niveaux, le numérique va apporter des bénéfices ! Quand on sait qu’on est aujourd’hui capable de surveiller des personnes en insuffisance cardiaque à distance, dans le but d’anticiper des réhospitalisations, cela montre qu’on peut apporter un service à la fois aux patients et aux structures grâce au numérique. C’est une valeur ajoutée de pouvoir détecter des signaux faibles d’un malade et d’adapter son traitement avant qu’il ait besoin d’aller à l’hôpital ! Enfin, autre atout du numérique : les structures de soins non programmés reçoivent un grand nombre de patients qu’elles ne suivent pas le reste de l’année et dont elles n’ont pas les informations médicales. Le partage d’information à travers Mon Espace Santé va permettre d’avoir des informations partagées, à l’échelle nationale et même européenne bientôt. Si une personne diabétique part loin de chez elle et fait une hypoglycémie en sortant d’un avion, on saura de quel traitement elle a besoin grâce aux données partagées. La France est un des leaders de cette réflexion.
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