PDSA, 4e année d’internat, fin de l’Ondam … Le programme santé d’Anne Hidalgo

01/04/2022 Par Louise Claereboudt
Alors que l'échéance présidentielle est dans moins de deux semaines, Egora vous propose un décryptage du programme santé des candidats à la candidature suprême. Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste, entend mettre fin à l’approche de l’hôpital-entreprise, instaurer une année d’internat obligatoire dans les déserts, et veut faire de la santé mentale, la "grande cause" de son quinquennat. 
 

La santé pour tous, partout. C’est ce que promet la maire de Paris si elle est élue Présidente de la République, le 24 avril prochain. Début janvier, la candidate socialiste avait fait savoir qu’elle voulait faire de l’hôpital, "le navire amiral de notre système de santé". Pour cela, elle appelait à mettre fin à la logique de l’hôpital-entreprise qui "nous a fait beaucoup de mal". "Je propose de rompre avec ce système, de partir des besoins de santé de la population pour évaluer les besoins de financement de notre système de santé", expliquait-elle début mars lors du Grand Oral des candidats organisé par la Fédération hospitalière de France (FHF). Exit l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), Anne Hidalgo veut faire place aux Objectifs nationaux de santé publique (ONSP), qui seraient "débattus par le Parlement chaque année au premier semestre, précédant ainsi les lois de financement de la Sécurité sociale", précise-t-elle dans son programme

La candidate veut également modifier les règles de tarification à l’acte. Elle sera remplacée par une dotation d’Etat tenant compte des besoins locaux de santé publique. Anne Hidalgo entend également impliquer davantage les acteurs de santé, élus locaux, représentants des usagers et citoyens dans la définition de ces besoins de santé avant l’adoption des ONSP, ainsi qu’à la gouvernance de l’hôpital. Par ailleurs, alors que les hôpitaux font face à une crise des urgences depuis plusieurs années, la candidate socialiste indique vouloir que "les médecins libéraux reprennent des permanences, principalement le week-end, et qu’elles soient connues de tous".     Une dernière année d’internat dans un désert  Pour lutter contre le fléau des déserts médicaux, Anne Hidalgo, qui expliquait début janvier être opposée à "toute démarche autoritaire" pour faire venir des médecins dans les territoires sous-dotés, propose de créer un statut de "médecin assistant". Dans les faits, elle veut faire de la 4e année d’internat prévue par le Gouvernement, "une année de professionnalisation" durant laquelle les internes en dernière année seraient affectés dans des déserts avec une rémunération de 3.500 euros. "Cette période de 12 mois sera assortie d’un encadrement par des médecins maîtres de stage", précise-t-elle dans son programme. Les départements seront chargés de loger ces étudiants. L’Etat apportera "un accompagnement financier".   Grâce à cette mesure, "dès le second semestre 2022 puis chaque année ensuite", elle estime qu’entre 4.000 et 8.000 médecins arriveront dans ces territoires. Elle veut également accompagner les nouvelles pratiques des médecins (maisons de santé, centres de santé…). 

Présidente, elle voudrait également gonfler les capacités d’accueil dans les facultés de médecine afin de former "jusqu’à 15.000 nouveaux médecins par an". "Nous porterons aussi les formations de soignants à 1.250 sages-femmes par an, 25.000 infirmiers et aides-soignants, 5.000 logisticiens, techniciens et agents hospitaliers", écrit-t-elle, précisant qu’elle poursuivra la revalorisation des salaires et des carrières "pour rendre les métiers de l’hôpital à nouveau attractifs".  Recrutement de 40.000 personnels en Ehpad  Anne Hidalgo plaide également pour une vraie politique de santé publique et de prévention, avec, en premier lieu, un renforcement des moyens de Santé publique France (SpF). Collectivités territoriales et instances de démocratie sanitaire seraient "pleinement associées à la politique de santé du pays". Elle veut s’atteler notamment aux maladies chroniques (diabète, cancers, maladies respiratoires…) à travers un grand plan de prévention et de prise en charge. La pratique du sport, la santé environnementale, scolaire, et la prévention des addictions font également partie des mesures qu’elle veut engager.  Elle veut faire de la santé mentale, "la grande cause" de son quinquennat, jugeant que le système "abandonne tant de nos concitoyens" aujourd’hui. Dans ce cadre, le burn out sera reconnu comme une maladie professionnelle. Les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) doivent être rétablis dans toutes les entreprises de plus de 50 employés, plaide-t-elle. "C’est un investissement national dans la santé des Françaises et des Français qui diminuera à terme les dépenses de manière importante et permettra de vivre plus longtemps en bonne santé."  L’autonomie et le Grand Age font également partie de ses chevaux de bataille. "Nous agirons pour une société bienveillante envers nos aînés." La candidate PS soutient la prévention de la perte d’autonomie : "Je donnerai enfin du contenu à la 5e branche avec un service public d’accompagnement de la perte d’autonomie pour orienter et conseiller les familles dans chaque territoire." Elle plaide également pour "une présence humaine plus importante" dans les Ehpad. "Je m’engage à recruter au minimum 40.000 personnes en Ehpad, mais j’ai conscience qu’il faut aller au-delà. Il faut mettre en place des tarifications sociales dans les Ehpad", a-t-elle déclaré début mars au Grand Oral de la FHF. 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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