Défiscalisation, C à 45 euros et Rosp pour tous… Les idées du SML pour la présidentielle
"Dépeçage des compétences médicales", "indigence tarifaire", "confiscation de la convention médicale prolongée d’autorité", "politique structuro-centrée"… Le Dr Philippe Vermesch, président du SML, n'a pas été tendre avec le quinquennat d'Emmanuel Macron. Alors pour la mandature 2022-2027, il regorge d'idées pour rendre son lustre à la médecine libérale et résoudre le problème de l'accès aux soins.
Le syndicat, composé à 50% de médecins généralistes, a décidé de miser sur des grands axes comme reconquérir les déserts médicaux, restaurer l'attractivité de la médecine libérale ou encore organiser la réponse libérale à toutes les demandes de soins.
Zones franches
Pour le SML, le constat est clair, "à la fin de l'internat, les jeunes ne savent pas gérer un cabinet". Le syndicat propose donc d'ouvrir l'université aux libéraux pour permettre aux médecins d'enseigner leur pratique, et de multiplier les stages obligatoires en dehors de l'hôpital. "Il faudrait un stage en libéral par an à partir de la troisième année", estime le Dr Vermesch. Alors que l'âge moyen d'installation des médecins est de 39 ans, le syndicat propose la création d'un "statut de médecin successeur" afin de faciliter l'installation. Il s'agit ainsi de permettre à un médecin nouvellement installé de faire appel au praticien auquel il a succédé pour le remplacer. Une idée qui pourrait permettre aux jeunes femmes de partir plus sereinement en congé maternité par exemple.
Plutôt qu'inciter les jeunes médecins avec des aides à l'installation, le SML préfère miser sur la défiscalisation. Le syndicat propose donc d'instaurer une franchise d'impôt sur le revenu de l'activité médicale d'au moins 10 ans pour fidéliser les praticiens qui s'installent en zone sous-dense. "C'est la seule manière de traiter à égalité le médecin qui vient de s'installer et celui qui exerce sur la zone depuis longtemps", juge le Dr Vermesch. L'installation en territoire sous-dense pourrait également permettre de s'installer en secteur 2.
Autre proposition novatrice formulée par le syndicat de médecins libéraux, "arrêter de détricoter les compétences médicales" et "construire des passerelles pour que d'autres professionnels de santé soient formés et accèdent au titre de médecin".
C à 45 euros minimum
Pour restaurer l'attractivité de la médecine libérale, "il faut revaloriser le C à 45 euros minimum", revendique le SML qui propose même "d'envisager un C qui évoluerait en fonction des années d'ancienneté". "Aujourd'hui, on paye de la même manière un médecin qui vient de s'installer et un praticien avec 30 ans d'ancienneté", constate le Dr Vermesch. Le président du SML souhaite également "supprimer les multiples Rosp qui ne concernent pas tous les médecins et en faire une Rosp générale et unique de prévention avec seulement une dizaine d'indicateurs". Des mesures qu'il compte financer avec une nouvelle convention qui aurait pour ambition "deux milliards d'euros par an, soit dix milliards sur cinq ans".
Régulation de ville
Le SML souhaite également s'attaquer à la permanence des soins en instaurant la PDSa le samedi matin et en organisant une réponse libérale à toutes les demandes de soins. "Il faut une régulation de ville pour les urgences non vitales", estime le président du syndicat qui propose également une défiscalisation pour tous les médecins libéraux qui participent aux soins non programmés.
Développer le numérique et la télémédecine notamment ou encore miser sur la prévention en l'inscrivant dans la formation inititale et dans les priorités du DPC sont également des points clés pour le SML.
"Il y a péril sur les soins de ville et sur la médecine libérale, on a passé le cap des 51% de salariés", s'alarme Philippe Vermesch qui a déjà été entendu par les équipes d'Emmanuel Macon, Valérie Pécresse, Eric Zemmour et Marine Le Pen. Des rendez-vous avec des membres de l'équipe de Christiane Taubira et Yannick Jadot devraient avoir lieu prochainement.
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