Suicide d’une infirmière au Havre : le groupe hospitalier reconnu responsable
Le tribunal administratif de Rouen (Seine-Maritime) a condamné le groupe hospitalier du Havre (GHH), à verser plus de 360 000 euros aux proches d’une infirmière de 44 ans, mère de deux enfants, qui s'est suicidée à son domicile le 24 juin 2016, à la veille d’une reprise du travail. La décision du tribunal date en fait du 28 octobre. Dans celle-ci, le tribunal écrit que cette employée de l’hôpital a “enduré des souffrances morales liées à son environnement professionnel au cours de la période précédant sont suicide”, souffrances qui sont “à l’origine de son acte”. Les juges soulignent que “pendant plusieurs mois, des membres du personnel hospitalier”, dont l’infirmière qui a mis fin à ses jours, “ont été amenés à intervenir dans le secteur des nouveaux-nés soumis à des risques vitaux, sans avoir bénéficié d’une formation adaptée”. Elle avait laissé une lettre avant de passer à l’acte L’hôpital a commis “une faute”, car il n’a pas pris en considération le souhait de la mère de famille de ne plus exercer en réanimation de néonatologie, et parce que celle-ci n’a, en outre, pas bénéficié d’un accompagnement à sa prise de fonction dans ce secteur, motivent-ils.
Le tribunal y voit de la part du GHH “un manquement à son obligation de sécurité et de protection à l’égard de l’intéressée”. Avant de passer à l’acte, l’infirmière avait rédigé une “lettre indiquant qu’elle ne pouvait ‘plus vivre’ avec ‘le sentiment’ d’avoir commis ‘quelque chose de grave à l’occasion”, dans la nuit du 14 au 15 juin 2016, du “transfert d’un nouveau-né prématuré en réanimation, une opération délicate”. Le 14 avril 2017, le directeur des ressources humaines du GHH avait reconnu l’imputabilité du décès de l’infirmière au service, selon le jugement. Mais devant les juges, le groupe hospitalier a “rejeté les allégations relatives au caractère fautif du comportement de l'établissement”. [Avec AFP]
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