Catherine Hill : la fermeture des écoles "ne sert pas à grand chose"

02/04/2021 Par Brigitte Castelnau
Santé publique

La décision du Gouvernement de fermer les écoles pour tenter de freiner l'épidémie de Covid-19 "ne sert pas à grand-chose" et ne suffira pas à ralentir l'épidémie, car le virus circule par ailleurs, estime l'épidémiologiste Catherine Hill.
  
AFP : Que pensez de cette mesure de fermeture des écoles en France métropolitaine ?
Catherine Hill :
La fermeture des écoles ne sert pas à grand-chose et pourrait même aggraver la situation. En effet, les parents peuvent être obligés de confier les enfants à leurs grands-parents, ce qui mettra ces derniers en danger s'ils ne sont pas encore vaccinés. De plus, cela contribue à faire bouger les gens d'un endroit à l'autre, notamment pendant le week-end de Pâques. Chaque fois qu'on change d'endroit, on rencontre des personnes différentes, et on augmente ainsi automatiquement le risque de croiser le virus. A contrario, en restant au même endroit, on croise généralement les mêmes gens, ce qui réduit ce risque.   Qu'aurait-il fallu faire ?
Pour contrer la progression virale, il faudrait confiner sérieusement et en profiter pour tester massivement - systématiquement - et isoler les personnes positives avant qu'elles aient des symptômes. Plus de la moitié des contaminations viennent de personnes qui ne se savent pas contagieuses car elles n'ont aucun symptôme, certains n'en auront jamais, d'autres en auront quelques jours plus tard. A l'heure actuelle, on attend que les personnes soient symptomatiques, ce qui arrive environ cinq jours après la contamination, on les teste en moyenne deux jours plus tard et on leur rend les résultats encore un jour après. Ainsi, c'est huit jours après la contamination qu'on leur dit qu'ils sont infectieux. C'est beaucoup trop tard.

  Comment faire pour savoir réellement dans quelles tranches d'âge et dans quelles proportions circule le coronavirus ? 
Les Anglais recourent régulièrement à l'auto-prélèvement nasal pour test PCR sur des échantillons représentatifs de la population. Ces sondages successifs permettent d'étudier l'évolution de la fréquence des cas positifs dans la population générale depuis le 1er mai 2020. Ils permettent aussi d'étudier la variation de cette fréquence en fonction de l'âge dans la mesure où la population est étudiée dès l'âge de 5 ans (les enfants de 5 à 12 ans sont prélevés par les parents). L'effet de l'âge n'est pas très important, la fréquence du virus est un peu moins élevée chez les plus jeunes et le minimum est observé chez les plus âgés.

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2