Ils sont mobilisés depuis près d’un an. Dans une tribune, l’Amuf, les collectifs Inter-Urgence, Inter-Hôpitaux et Inter-Bloc et d’autres syndicats* s’associent à nouveau pour interpeller le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, et ont décidé de taper fort. "Olivier Véran prévient d'emblée qu'il n'y aura pas de ‘tour de chauffe’ et nous n'en avons aucun doute, puisqu'il a été un rapporteur zélé du projet de loi de financement de la Sécurité sociale et l'un des plus actifs parlementaires sur le domaine de la santé. Il est dès lors, très surprenant que sa première mesure puisse être une enquête sur le mal-être des hospitaliers, monde qu'il dit si bien connaître", écrivent-ils conjointement. Une disposition que les représentants des personnels soignants voient comme une "provocation et une manœuvre dilatoire alors que la situation empire sur le terrain". Ils demandent ainsi au nouveau ministre "l’ouverture d'urgence de négociations avec les organisations ainsi que les différents acteurs de terrain". Pourtant, quelques jours après son arrivée, Olivier Véran avait reçu quatre médecins démissionnaires. Il leur a notamment proposé plusieurs mesures "rapides", portant notamment sur les remplacements, l’attractivité pour le personnel soignant ou la reprise de la dette.
Coquille vide "Le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé avant sa nomination s'était déjà exprimé publiquement et auprès de nos organisations sur la nécessité de revalorisation des salaires. C'est à lui maintenant de se saisir de l'opportunité de sa nouvelle fonction et de ses nouvelles responsabilités pour faire sortir de la crise l'hôpital et les établissements de santé et d'action sociale", poursuivent-ils dans leur texte, publié sur le site de France Info. Sans mâcher leurs mots, ils comparent le ministère à... "une coquille vide sans marges de manœuvres, budgétaires et politiques, pour gérer les urgences sociales et humaines que traversent les établissements du sanitaire, médico-social et social", en cas d’inaction de leur part. Une inaction qui pourrait les conduire à négocier directement avec le Premier ministre, s’ils ne trouvent pas satisfaction en la personne d’Olivier Véran. Buzyn pas épargnée Même si elle a démissionné, l’ancienne ministre de la Santé n’a pas été épargnée par leur texte. Ils pointent du doigt sa "profusion d’effets d’annonces" et leur impression d’impuissance. "Les personnels de la santé et de l'action sociale garderont une impression d'impuissance d'une ministre qui partageait parfois le constat mais qui a été incapable d'inverser les politiques d'austérité et économiques qui s'abattent dans nos secteurs d'activités". *Liste des signataires : L'Action praticiens hôpital (APH), l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), la CFTC, la CFE-CGC, la CGT, le Comité de défense des hôpitaux, le collectif Inter-Blocs, le collectif Inter-Urgences, le collectif Inter-Hôpitaux, le Printemps de la psychiatrie, SUD et l'Unsa. [avec France Info]
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