Sommée de rester disponible en cas de problème, la ministre de la Santé a pris ses quartiers d'été en Corse début août. Ces vacances ne l'ont pas empêchée de vivement s'opposer à la proposition de loi déposée par 70 députés de la majorité, visant à réintroduire l'alcool dans les stades.
L'alcool tue 41 000 personnes chaque année dans notre pays. Chacun de ces décès est évitable.
Ne laissons pas de nouvelles incitations à la consommation d'alcool se rendre complices de ce bilan.
La ferveur n'a pas besoin d'alcool pour s'exprimer dans nos stades.— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) August 9, 2019
Grève des urgences Ni de suivre avec attention l'évolution du mouvement de grève national aux urgences. C'est d'ailleurs l'un des premiers chantiers auxquels devra s'atteler la ministre à la rentrée. D'après le collectif Inter urgences, 218 services seraient actuellement mobilisés pour améliorer les conditions de travail et obtenir davantage de moyens. Les urgences de la Timone (Assistance publique – Hôpitaux de Marseille) viennent d'entrer dans le mouvement. Du côté du ministère, on avance le nombre de 195 services encore en grève au 14 août. "Il y a déjà 28 services d'urgence qui ont signé la fin de la grève parce que nous avons trouvé des solutions", a souligné Agnès Buzyn. En juin, 70 millions d'euros ont été mis sur la table pour financer des travaux de rénovation ou recruter des renforts, selon les besoins des services. Une prime pénibilité de 100 euros mensuelle a par ailleurs été accordée pour le personnel (hors médecins) et les délégations de tâches médecin-infirmières seront financièrement encouragées, a rappelé la ministre. Des mesures insuffisantes pour le collectif Inter Urgence, qui réclame la création de 10 000 postes et une augmentation mensuelle de 300 euros pour tous les soignants. L'association des médecins urgentistes de France (Amuf) exige pour sa part une revalorisation de l'indemnité de garde effectuée en heures supplémentaires à hauteur de 480 euros ainsi que "l'octroi systématique" de la prime "d'un peu plus de 400 euros" actuellement versée aux praticiens hospitaliers exerçant dans plusieurs établissements. Insistant sur le manque de personnels formés – à Metz, 100 postes d'infirmières sont vacants- la ministre a promis de faire de nouvelles propositions en septembre, suite à la remise du rapport commandé au Pr Pierre Carli et au député LREM Thomas Mesnier, tous deux urgentistes. Il s'agira notamment de mieux réguler l'accès aux urgences. "Au Danemark, par exemple, personne n'arrive aux urgences sur ses deux pieds. On ne rentre aux urgences que par une ambulance", a décrit Agnès Buzyn, jugeant le dispositif un peu "brutal". En France, deux voies sont à l'étude miser sur les numéros de régulation mis en place par les futures CPTS pour permettre aux patients d'obtenir des rendez-vous pour les soins non programmés, et instaurer un numéro unique pompiers-police-Samu. Budget de la Sécu La première mouture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020 sera présentée le 15 septembre. Congé parental, IJ, allocations familiales pour les familles aisées… L'enjeu est de trouver de nouvelles sources d'économies. "Tout ça est mis sur la table", a confirmé Agnès Buzyn. Et la ministre de lister ce qui est d'ores est déjà "acté" : "un meilleur recouvrement des pensions alimentaires pour les familles monoparentales", la mise en place d'un congé "rémunéré" pour les proches aidants, et des mesures "en anticipation" du projet de loi grand âge et autonomie, attendue en décembre. "Il y aura de l'argent pour les Ehpad", a promis Agnès Buzyn PMA Le projet de loi bioéthique, qui inclut la PMA pour toutes, sera examiné à l'Assemblée nationale en septembre. La commission spéciale doit entamer ses auditions lundi 26 août. La PMA sera remboursée par la Sécurité sociale, jusqu'à l'âge de 43 ans, s'est engagée la ministre. Elle a par ailleurs répondu aux critiques sur un prétendu dévoiement des principes de la Sécurité sociale que représenterait l'ouverture aux femmes seules et aux couples de lesbiennes. "On n'a pas besoin d'être malade aujourd'hui pour accéder à la PMA, même quand on est un couple hétérosexuel, on n'a pas à prouver qu'on est infertile, a rappelé Agnès Buzyn. D'ailleurs, souvent on ne trouve pas de cause d'infertilité." Réforme des retraites C'est sans doute le sujet le plus brûlant pour les médecins libéraux Le transfert du recouvrement des cotisations de la Carmf à l'Urssaf, annoncé fin juillet, a mis le feu aux poudres. Défendant la spécificité des professions libérales face à un régime "étatique", l'UFML a lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 10000 signatures. Le syndicat et la FMF ont appelé à fermer les cabinets et à manifester le 16 septembre, aux côtés des infirmières libérales (Convergence infirmière), des avocats ou encore des pilotes de ligne.
Sur BFMTV ce matin, la ministre a assuré qu'une nouvelle concertation citoyenne serait lancée "probablement la semaine prochaine" sur la base des propositions du Haut Commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoye, remises en juillet. [avec BFMTV.com et AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus