Homéopathie : "Il faut suivre la Haute autorité de santé", estime le ministre des Comptes publics

04/07/2019 Par Yvan Pandelé

Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics (budget), s'est prononcé en faveur du déremboursement des spécialités homéopathiques, alors que la décision d'Agnès Buzyn doit intervenir d'un jour à l'autre. Une position quelque peu inattendue, de la part de ce proche de Xavier Bertrand.
Soutien de poids pour Agnès Buzyn, à quelques jours de la décision du Gouvernement sur le remboursement de l'homéopathie. Interrogé sur RTL mercredi 3 juillet, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a appuyé la thèse du déremboursement. "S'il y a une Haute Autorité de santé, s'il y a des scientifiques qui regardent si les médicaments sont bons ou pas bons, il faut suivre cette Haute Autorité de santé", a-t-il déclaré au micro d'Elizabeth Martichoux. En charge notamment des comptes sociaux, le ministre du budget a précisé que si les montants en jeu n'étaient "pas absolument énormes" – "18 euros de remboursement par an" en moyenne pour "sept millions de Français"–, il en allait d'une question de principe : " À quoi sert la Sécurité sociale ? À rembourser des médicaments". "Ce n'est pas l'interdiction de l'homéopathie mais son déremboursement, ce qui est assez différent", a ajouté Gérald Darmanin. "Je serai évidemment solidaire de la décision de la ministre de la Santé mais il me semble que s'il y a une Haute Autorité de santé c'est pour suivre cet avis." Issu des rangs de la droite et proche de Xavier Bertrand, il adopte là une position ouvertement contraire à celle de son ex-mentor.

Déremboursement de l'homéopathie : Macron a la main qui tremble

Depuis que la HAS a recommandé de dérembourser les granules le 28 juin dernier, tous les regards se portent vers le Gouvernement. Alors que la ministre de la Santé a toujours déclaré qu'elle suivrait l'avis de l'autorité sanitaire, ses déclarations plus récentes ont jeté un doute sur la volonté de l'exécutif. D'autant que les pressions politiques se font de plus en plus intenses, y compris au plus proche de l'Élysée. [Avec RTL]