Propos graveleux sur les externes, le médecin sanctionné réclame 1,2 million à l'hôpital

13/04/2018 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice

On pourrait dire que dans cette affaire "c'est l'hôpital qui se fout de la charité". Un médecin chef de pôle de l'hôpital d'Alençon a été sanctionné après avoir tenu des propos graveleux et machistes à l'égard de ses externes. Il demande 1,2 million d'euros d'indemnités de réparation à l'hôpital.

Blagues graveleuses, gestes déplacés, chantage à la validation de stage… Plusieurs externes femmes s’étaient plaintes de l’ambiance délétère qui régnait alors au sein du service du praticien. Mis en cause, le médecin avait été poussé à quitter son poste de chef de pôle. Face à son refus, c’est la direction de l’hôpital qui avait alors mis fin à ses fonctions. C'était en décembre 2014.

Ce jeudi 12 avril, le médecin incriminé a demandé au tribunal administratif de Caen de condamner l’établissement à lui verser près d’1,2million d'euros d’indemnités. "Aucun témoignage n’a été établi", a souligné son avocate, qui rappelle que la décision litigieuse a d’ailleurs été annulée par le tribunal administratif. "Atteint dans sa réputation", le médecin a décidé de quitter l’établissement. "Mais aussi la région", précise son avocate. Aujourd’hui en poste au sein d’un établissement français du sang dans le Sud-Ouest, le praticien veut pouvoir "reprendre confiance", insiste son conseil. S’il a bien nié tout harcèlement, le médecin a cependant reconnu avoir eu un comportement "de macho méditerranéen". "La seule faute de l’hôpital est de ne pas avoir motivé sa décision", indique le rapporteur public. Car sur le fond, "les faits sont bien établis", ajoute-t-il. Pour ce dernier, le poste occupé par le requérant lui "imposait un certain nombre de devoirs". Or, toutes les personnes impliquées étaient sous sa responsabilité. "Le malaise" qui régnait au sein de son service est réel. "Le centre hospitalier n’avait pas d’autres alternatives. Il se devait de prendre des mesures", conclut le rapporteur public, qui a donc proposé au tribunal de rejeter la requête du médecin. Le médecin estime, pour sa part, avoir fait les frais de son ambition. Selon lui, son éviction ne serait qu’un prétexte pour l’empêcher de viser la présidence du comité d’établissement. Le tribunal administratif de Caen a mis sa décision en délibéré. Il rendra sa décision jeudi 3 mai. [Avec actu.fr]

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Michel Lemariey-Barraud

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