Signalé par l'hôpital pour maltraitance, leur bébé souffrait en fait d'une maladie

28/03/2018 Par Fanny Napolier
Faits divers / Justice

Un couple de parents poursuit l'hôpital Robert-Debré (AP-HP) qui les avait signalés pour un soupçon de maltraitance. Leur bébé présentait notamment une fracture inexpliquée. Il a été placé deux mois.

L’histoire commence le 28 novembre 2016. Leur bébé d’un mois et demi-présente un gonflement à la jambe gauche. Le couple de parents l’emmène dans un premier hôpital. "On pensait à une allergie ou une piqûre d’insectes", se souviennent-ils. Le centre hospitalier diagnostique une fracture du fémur gauche et les oriente vers un établissement pédiatrique parisien, où le bébé est hospitalisé le 29 novembre. L’hôpital fait un signalement aux autorités judiciaires le 1er décembre. Le lendemain, le couple se tourne vers son médecin traitant, qui demande des examens complémentaires. Mais, le 7 décembre, le parquet de Melun décide de confier l’enfant à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Il est placé dans une famille d’accueil. Cinq jours plus tard, les médecins se fondent sur le bilan sanguin de l’enfant pour constater "une fragilité osseuse, possiblement transitoire", due à une carence fœtale en vitamine D. Une conclusion qui a pesé dans la levée du placement, intervenu le 23 février 2017, soit deux mois plus tard. Les parents viennent de porter plainte contre l’hôpital pédiatrique parisien Robert-Debré, qui les a signalés au parquet. "Nous voulons que les médecins nous donnent des réponses et que la justice nous déclare officiellement innocents", expliquent-ils. Ces parents dénoncent la procédure de signalement. "Les premiers examens effectués sur Owen l’ont été dans le cadre d’une suspicion de maltraitance. Ce n’est qu’après son placement que d’autres recherches ont été réalisées et parce que nous les avons réclamées. Il faut changer l’ordre des choses", défendent-ils. Dans une lettre datée du 9 mars dernier et adressée au couple, l’AP-HP confirme sa position en rappelant "que la décision de placement provisoire appartient au magistrat, qui s’est fondé sur plusieurs éléments pour statuer". [Avec Leparisien.fr]

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