Médecins en route vers le Parlement, ils se confient

08/06/2017 Par Fanny Napolier & Aveline Marques & Sandy Berrebi-Bonin

Ils sont près de 450 professionnels de santé à briguer un siège de député lors des prochaines élections législatives qui se tiendront les 11 et 18 juin prochains. Neurologue, urgentiste, généraliste ou encore interne, six praticiens et candidats ont accepté de se confier à Egora. 

 

    "Les médecins maîtres de stage ont moins de difficultés pour trouver des remplaçants" [Urgentiste, En Marche, Charente] Un neurologue, challenger de Catherine Lemorton [Les Républicains, Haute-Garonne] Un généraliste insoumis face aux politiciens [France insoumise, Aveyron] Interne et candidate : "J'apporte du sang neuf dans un milieu où les élus sont là depuis des années" [Santé publique, En Marche, Meurthe-et-Moselle] "Il faut une Sécurité sociale à 100% pour éviter de gaspiller l'argent" [Médecine légale, Nouvelle Donne, Pas-de-Calais] L'interne qui fait campagne entre deux gardes  [Médecine générale, Union populaire républicaine, Haute-Garonne]

 

"Les médecins maîtres de stage ont moins de difficultés pour trouver des remplaçants"

Dr Thomas Mesnier, Urgentiste, En Marche, candidat dans la 1ère circonscription de Charente "Je suis praticien hospitalier au centre hospitalier d'Angoulême, au service des urgences et au SMUR. Je viens de finir mon année probatoire. J'ai 31 ans et c'est la première fois que je me présente à une élection. J'ai fait la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en tant que référent et porte-parole pour la Charente. Je suis un engagé de la première heure à En Marche.   "J'ai dû faire un prêt de 30 000 euros" J'ai été investi il y a un mois. C'est aussi court qu'intense. Les premiers jours ont été cannibalisés par les démarches administratives. Maintenant, je suis plus rentré dans le terrain. C'est difficile mine de rien de se lancer. S'il y a un an, on m'avait dit que je serai candidat aux législatives, je ne l'aurais pas cru. J'ai beaucoup réfléchi. J'en ai parlé avec mon épouse, avec mes proches… Au final, j'ai déposé ma candidature à l'investiture et j'ai été investi. C'est une véritable prise de risques, personnelle, professionnelle, familiale, financière. J'ai dû faire un prêt de 30 000 euros pour financer ma campagne. J'en ai parlé aussi à mes chefs de service, au directeur de l'hôpital. Certains me soutiennent dans mes démarches, les autres sont a minima bienveillants."   "J'ai été président des internes" "Mes études de médecine ont été profondément marquée par l'associatif étudiant. Je suis rentré à la Corpo de médecine de la fac de Poitiers dès la deuxième année. J'y ai été jusqu'à la fin de mon internat. J'ai été secrétaire général de l'Anemf. J'ai été élu au Conseil de fac pendant plusieurs années. Pendant mon internat, j'ai été président des internes. J'ai cette fibre de l'engagement. Je n'ai pas très envie de commenter le bilan de Marisol Touraine. Il y a eu a minima des difficultés relationnelles et des soucis de méthode. Ça c'est unanime. Dans la méthode, dans la communication, il y a eu de gros soucis. Je suis partisan de la discussion et de la concertation. Je pense qu'on peut faire les choses différemment. S'il y a une commission à l'Assemblée où je dois logiquement aller, ce sont les Affaires sociales. Je veux m'engager sur l'accès aux soins, notamment de premiers recours. Le problème est multifactoriel. Il faut jouer sur la formation, Emmanuel Macron parle de libération du numerus clausus. Ça, ça a des effets à dix ans. Mais il y a encore un manque d'informations criant sur les possibilités pour des généralistes à être maitre de stage, accueillir des internes, faire connaître leurs pratiques… Les médecins maîtres de stage universitaires ont beaucoup moins de difficultés pour trouver des remplaçants."   "Député est une mission à plein temps, comme urgentiste" "Je suis particulièrement intéressé par la formation initiale. J'aimerai pouvoir travailler là-dessus, et sur l'hôpital parce que j'en ai une connaissance pratique. Dernier point, et ça touche aussi bien les affaires sociales que le secrétariat d'Etat à l'égalité femmes-hommes, c'est la problématique des violences conjugales. J'y suis sensibilisé pour y être confronté tous les jours aux urgences. On peut faire mieux pour suivre accueillir, soutenir et suivre les victimes et leurs enfants. Il faut aussi s'occuper des enfants parce que ce sont de véritables victimes des violences conjugales. Elu député, je mets la médecine entre parenthèses le temps du mandat. Je considère que député est une mission à plein temps, tout comme urgentiste. On ne peut pas concilier les deux, ce n'est pas raisonnable." A suivre : Un neurologue, challenger de Catherine Lemorton  Un neurologue, challenger de Catherine Lemorton (PS) Pr François Chollet, Neurologue, adjoint au maire de Toulouse, candidat LR de la 1ère circonscription de Haute-Garonne Chef de service neurologie du CH de Purpan depuis 2003, ce spécialiste de l'accident vasculaire cérébral est également "un scientifique": il a dirigé une unité Inserm pendant 12 ans et l'Institut des sciences du cerveau de Toulouse pendant 8 ans.   L'"ami" de Douste-Blazy Ses débuts en politique, il les a faits avec Philippe Douste-Blazy. "En 2001, Philippe Douste-Blazy, un ami d'internat, est venu me chercher pour être sur sa liste de candidat à la mairie de Toulouse. Au début, je ne voulais pas, puis j'ai accepté. J'ai été conseiller délégué et adjoint. J'ai géré des dossiers un peu sensibles : AZF, la dépollution du site, les débuts du cancéropôle… Je garde un bon souvenir de cette période. Puis, en 2008, catastrophe : on perd les élections. J'ai siégé dans l'opposition pendant 6 ans… mauvais souvenirs ! En 2014, derrière Jean-Luc Moudenc, on a regagné la mairie. Je suis redevenu adjoint, en charge de l'Enseignement supérieur, de l'innovation et de la prospective de la métropole."   Député "à temps plein" "Ma candidature est dans la suite de ces engagements. Je me présente dans une circonscription où la création d'emplois est importante : c'est la circonscription de l'aéronautique. J'ai pour adversaire Catherine Lemorton, la députée socialiste sortante [élue depuis 2007, NDLR]. J'ai bien conscience qu'elle a pris des positions abruptes vis-à-vis des médecins. Elle a opposé public et privé dans une rengaine à laquelle je n'adhère pas du tout. Il n'y a pas deux médecines. Bien entendu, je suis un défenseur de l'hôpital public, mais il doit y avoir une complémentarité avec le secteur privé. C'est ce que je défendrai. Mon autre adversaire sérieux, Pierre Cabaré [prothésiste dentaire, NDLR],qui  a été investi par la République en Marche. Mais il s'est avéré qu'il avait été frappé d'inéligibilité pendant 1 an pour des anomalies financières sur son compte de campagne… En Marche lui a retiré l'investiture -ce que je salue-, mais il continue à faire campagne avec leur logo. C'est une situation un peu ubuesque… C'est un candidat sérieux, puisque le souffle En Marche existe. Jusqu'à présent, j'ai toujours continué à exercer mon métier. Ce n'était pas facile mais je n'étais pas maire ou président de région. Là, si je suis élu, j'exercerai ce mandat à temps plein, je l'ai dit. C'est un mandat difficile, national avec une déclinaison territoriale. Je ne veux pas le faire à moitié."   Ses priorités santé "Mes fonctions de président de la FHF(Fédération hospitalière de France) Occitanie m'ont fait découvrir que l'égalité d'accès aux soins dans la région, pourtant riche, n'est pas réelle. Pas seulement l'accès aux soins urgents, mais aussi la prise en charge des maladies chroniques. Deuxième sujet : les déserts médicaux, en campagne comme en ville. En faisant campagne à Toulouse, je m'aperçois qu'il y a des quartiers dans lesquels il va y avoir un problème à court terme. Augmenter le numerus clausus, il le faut sans doute, mais l'attractivité des installations n'est pas bonne... Quant au tiers payant généralisé, je suis contre. C'est rajouter une lourdeur administrative à quelque chose qui coulait de source." A suivre : Un généraliste insoumis face aux politiciens
Un généraliste insoumis face aux politiciens Dr Pierre Defontaines, Médecin généraliste à l'hôpital psychiatrique de Rodez, candidat de la France insoumise dans la 1ère circonscription de l'Aveyron   Le Dr Pierre Defontaines, 62 ans, s'est lancé dans les études de médecine à 35 ans, après avoir été ouvrier dans une usine d'imprimerie, ouvrier agricole, maçon puis imprimeur. "Je n'avais pas d'idée de ce que je voulais faire après le bac, alors je me suis engagé dans la vie professionnelle. La médecine, ça faisait très longtemps que j'y pensais."   Une perspective pour changer cette morosité "Je n'ai jamais été candidat à aucune élection. Je me suis toujours intéressé à la politique, mais de loin. J'avais l'impression qu'on était embourbé. Avec la France insoumise (FI), j'ai eu le sentiment qu'enfin, il y avait une perspective pour changer cette morosité. Je me suis engagé en février 2016, mais pas du tout dans l'idée d'être candidat. En décembre dernier, s'est posée la question de la personne qui allait représenter la FI dans la circonscription. C'est moi qui ai défendu le programme à la présidentielle, parce que c'est moi qui allait le défendre aux législatives." "Si je suis élu, j'essaierai de garder un poste à temps partiel."   Désertification "On est dans une circonscription très rurale, frappée par la désertification. On veut revoir la politique agricole, pour permettre aux agriculteurs de rester sur place. S'ils s'en vont, il y a moins d'habitants, de commerces, donc de patients dans les villages. D'ailleurs, moi je voulais m'installer à la campagne mais sans école pour mes enfants… On veut aussi revoir la politique de services publics : c'est dans les endroits où les gens sont les plus isolés qu'ils en ont le plus besoin ! Le service public ne doit pas obéir à des normes comptables, il faut mettre les moyens pour qu'il soit vraiment au service du public. Contre la désertification médicale, notre programme prévoit de créer un corps de médecins salariés, qui devraient un certain nombre d'années à la collectivité en échange du paiement de leurs études. Si ça avait existé au moment où j'ai fait mes études, moi ça m'aurait intéressé."   Sa campagne "Ce matin, j'ai fait campagne au marché de Rodez; ce midi, j'ai fait une conférence de presse; à 17h30, je participe à un débat; j'ai une réunion publique à 20h… Je prends des demi-journées par ci, par là mais c'est difficile avec les effectifs de l'hôpital, ça retombe sur les collègues. Au premier tour de la présidentielle, Macron est arrivé en tête, Fillon en 2e et Mélenchon en 3e. J'espère réunir ses voix, voire un peu plus pour être présent au 2nd tour. Mon parcours plait beaucoup, d'emblée les gens me font confiance. Contrairement aux autres candidats, qui ont été moults fois élus." A suivre : Interne et candidate : "J'apporte du sang neuf dans un milieu où les élus sont là depuis des années"  Interne et candidate : "J'apporte du sang neuf dans un milieu où les élus sont là depuis des années" Hélène Rossinot, interne en santé de publique, candidate de la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle   "Je m'intéresse à la politique depuis que je suis toute petite. J'ai toujours voulu m'engager. J'ai fait beaucoup d'associatif, mais je ne trouvais pas de parti politique qui me corresponde. Mes idées étaient soit de droite, soit de gauche, mais je n'étais jamais à 100% bien dans un parti. Puis j'ai découvert Emmanuel Macron et son discours selon lequel on pouvait être à la fois de droite et de gauche et travailler ensemble sur un projet. Je me suis reconnue tout de suite. J'ai adhéré à En Marche dès le début et j'ai participé à sa campagne. C'est là que je me suis dit que c'était peut-être le moment de sauter le pas et de m'engager vraiment en politique.   "Avoir 27 ans n'empêche pas d'être sérieuse" Je suis candidate en soutien au président de la République, mais je ne suis pas officiellement investie par En Marche. Il n'y a pas eu d'investiture En Marche dans notre circonscription*. 10 jours après les résultats de commission nationale d'investiture, nous avons reçu le soutien du Premier ministre pour notre candidature. Je pense que mon jeune âge est un atout. J'apporte un regard et du sang neuf dans un milieu où les élus sont là depuis des années et essayent de garder un poste. Je suis déjà engagée depuis longtemps. Avoir 27 ans n'empêche pas d'être sérieuse et d'avoir de l'expérience. J'ai presque terminé ma thèse. Si je suis élue, je la passerai quand même. En revanche je mettrais les stages restants entre parenthèse. Les chantiers santé seront ma priorité notamment l'aide à apporter aux aidants. C'est d'ailleurs mon sujet de thèse. Je trouve que le travail et l'engagement des aidants n'est pas du tout assez valorisé. Ce serait ma priorité nationale.  En tant qu'interne de santé publique, la prévention est un domaine qui m'intéresse beaucoup. Je suis en train de terminer un master 2 en promotion de la santé. Prévention, promotion, aide-humanitaire sont des domaines qui m'ont toujours beaucoup intéressée. Il y a aussi un sujet qui me touche beaucoup, c'est les conditions de travail et la pénibilité. Je l'ai vu à l'hôpital mais aussi chez les agriculteurs, les avocats, les ouvriers… J'estime qu'en 2017, on ne peut pas se lever en ayant la boule au ventre tous les matins en allant travailler. Ça n'est pas normal. Il faut rouvrir un par un tous les dossiers et améliorer les conditions de travail branche par branche.    "Fille d'André Rossinot"   Mon père a été maire de Nancy de 1983 à 2014, mon grand-père a été maire d'un petit village de la circonscription pendant 18 ans et ma grand-mère maternelle a été la première conseillère municipale d'un autre petit village de la circonscription en 1946. L'engagement, c'est dans les veines ! Être la fille d'André Rossinot** est à la fois un atout et un handicap. C'est un atout parce que je l'ai toujours vu travailler au service du citoyen. Je sais dans quoi je me lance. Je ne le fais pas à l'aveugle. Je connais la tonne de travail et le véritable engagement que cela nécessite. Lui et mes grands-parents m'ont inculqué des valeurs qui me servent et me serviront toujours. En revanche être la fille d'André Rossinot peut être un inconvénient à cause des préjugés de certains qui pensent qu'il me manipule. D'autres disent que ça n'est pas du renouveau parce que nous portons le même nom de famille. Je réponds que je suis complétement indépendante de mon père. Nous ne sommes même pas dans le même parti. Personne ne décide pour moi. *La République en Marche n'a pas investi de candidat dans la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle pour épargner le candidat socialiste Julien Vaillant dont le mentor Jean-Yves Le Déaut avait parrainé Emmanuel Macron lors de la présidentielle **Maire de Nancy de 1983 à 2014, président du Parti radical de 2013 à 2007, député de Meurthe-et-Moselle de 1978 à 1986, de 1988 à 1993 et de 1995 à 1997 et ancien ministre de la fonction publique (1993-1995) et des relations avec le Parlement (1986-1988).   A suivre : "Il faut une Sécurité sociale à 100% pour éviter de gaspiller l'argent" 

"Il faut une Sécurité sociale à 100% pour éviter de gaspiller l'argent"

Dr Philippe Morbidelli, médecin légiste, Nouvelle Donne, candidat dans la 5ème circonscription du Pas-de-Calais
"Je suis médecin hospitalier, en médecine légale. Je suis actuellement à Lille et à Boulogne-sur-Mer.  J'ai 55 ans et c'est la première fois que je me présente à une élection. J'ai adhéré à Nouvelle Donne peu après sa création, en 2013, séduit par la charte qui nous était proposée, l'idée de replacer le travail au centre des préoccupations. C'est le moyen d'avoir accès à la dignité, à la citoyenneté et à l'intégration. Comment retrouver ce travail pour tous ? Avec la semaine des quatre jours. Il y quelques expériences qui ont été mises en place et qui fonctionnent. J'ai été séduit par d'autres propositions comme la relocalisation des emplois, la transition écologique… Il m'a semblé important, à un moment, de ne pas être seulement dans la critique, mais aussi de porter un projet.   Je m'engage pour un seul mandat Ça me paraît très compliqué de concilier le travail de député et celui de médecin. Il faudra évidemment faire un choix. Je milite pour la non-professionnalisation de la politique, avec une absolue interdiction du cumul des mandats à la fois dans le temps et à l'instant t. Donc je m'engage pour un seul mandat, sans renouvellement. Je n'ai pas forcément parlé de ma candidature à mes collègues. Je ne suis pas quelqu'un qui m'affiche. J'en parle avec ceux qui le savent et qui souhaitent m'en parler."   "Une Sécurité sociale issue du Conseil national de la Résistance" "Un des grands chantiers c'est de pouvoir dégager les financements nécessaires pour la santé et autres questions sociales. Il faut trouver la façon la plus juste de le faire, qui permette à tous de continuer à avoir une Sécurité sociale issue du Conseil national de la Résistance. Aujourd'hui on entend qu'il faut individualiser les risques. Le coût d'une dialyse par an, c'est 80 000 euros. Si on n'a pas une Sécurité sociale qui la prend en charge, ça ne peut pas durer longtemps. Il est vital de la préserver. Je pense à la Sécurité sociale à 100%. Ça évite des redondances de gestion et de financement administratifs. Il y a 8% de frais de gestion à la Sécurité sociale, il y en a près de 20% dans chaque mutuelle. Et ne parlons pas des assurances… Il faut éviter ce gaspillage d'argent. Un autre sujet qui me pose soucis, c'est le grand âge. Comment bien organiser les financements pour que le grand âge soit pris en compte sans que ça ne pèse trop sur les descendants. Et la question du handicap, qui doit être beaucoup mieux pris en compte dans l'organisation sociale de la cité. Il faut continuer à socialiser nos dépenses. Il faut une contribution de tous, à sa juste hauteur."   "Laisser les médecins proposer des organisations" "Sur l'accès aux soins, il faut des incitations pour que les jeunes médecins puissent travailler dans les zones de déserts médicaux. Il faut regrouper les médecins libéraux, et les laisser proposer eux-mêmes des organisations. Il y a des endroits où les politiques incitatives marchent. Il faut les évaluer, comprendre ce qui marche ou ce qui bloque et trouver les solutions adaptées à chaque territoire. On veut toujours faire tout pareil, mais les situations ne sont pas les mêmes d'un territoire à l'autre. Ce quinquennat a été une immense déception pour les gens qui ont voté Hollande. Pour le suivant, il ne suffit pas de changer de tête. Il faut une volonté politique de couper avec cette course à l'argent et au profit. Il en faut, bien sûr, mais il faut aussi des limites. Et les premières mesures prises par Emmanuel Macron ne vont pas dans ce sens-là." A suivre : L'interne qui fait campagne entre deux gardes  L'interne qui fait campagne entre deux gardes Matthieu Guilhem, 27 ans, interne en médecine générale à Toulouse, candidat de la 1ere circonscription de Haute-Garonne pour l'Union populaire républicaine (UPR), le parti de François Asselineau   "Mon engagement politique remonte à 2012, date de mon adhésion à l'UPR. J'étais sur la liste du parti pour les élections régionales en Lorraine en 2015. Mais c'est la première fois où je m'investis vraiment pour une élection.   Porter haut les couleurs du parti On m'a proposé d'être candidat pour la Haute-Garonne, j'ai accepté, étant fier du parti pour lequel je milite. Il n'y a pas de motivation personnelle, je n'ai pas décidé de faire de la politique."   Avec les moyens du bord "C'est difficile de faire campagne quand on est interne. La loi prévoit dix jours de congés sans solde quand on est candidat. J'en ai pris qu'un pour l'instant. J'ai utilisé 7 jours de mes congés personnels. C'est extrêmement dur de préparer une campagne quand est issu d'un parti qui ne reçoit pas de financement massif. Je n'ai aucun financement, je dois faire avec les moyens du bord et les locations de salle, de matériels sont très chères. J'ai n'ai eu aucune visibilité dans les journaux locaux. Je les ai contactés, je n'ai eu que des retours négatifs ou aucun retour. Reste la communication sur les réseaux sociaux, le tractage, l'affichage public. Des moyens à échelle humaine."   "Quand je vois mes conditions de travail, je me dis que le pays est au plus mal" "La priorité numéro 1 pour l'UPR, c'est mettre un terme à la marchandisation de la santé et refuser de soumettre aux règles de la concurrence. On veut aussi stopper les regroupements d'établissements, redonner l'indépendance à la médecine, réexaminer les fermetures d'hôpitaux et de maternité, rétablir la production de médicaments en France, proposer une politique de santé à hauteur de la France. Là, on va vers un système capitaliste à l'américaine. On organise le déficit pour pouvoir mettre en place les mutuelles privées…" On assiste à la décomposition de l'âge politique. Ils ne font que la communication, c'est que des belles paroles. Quand je vois mon salaire d'interne, mes conditions de travail, celles des infirmières, des aides-soignantes, je me dis que le pays peut pas aller plus mal."

 

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