Ce généraliste peut régler le problème des déserts médicaux en trois mois
Le Dr Loïc Hervé, exerçant à Malestroit (Morbihan), a entrepris une "démarche citoyenne". Depuis quelques semaines, il adresse une lettre ouverte aux élus de tous bords et aux candidats aux législatives, accompagnée d'un document présentant "trois outils pour régler le problème de la désertification médicale en trois mois".
"Entre les incitations financières -aux résultats différés et incertains- et la remise en cause de la liberté d'installation -redoutée des jeunes médecins-, il existe d'autres voies", plaide le Dr Hervé, 63 ans, médecin généraliste installé à Malestroit. Ce "médecin de campagne fatigué et exaspéré" approche de la retraite. Mais en tant que citoyen, il n'en est pas moins concerné par la problématique de la désertification médicale. C'est pourquoi, tel un "lanceur d'alerte", il a écrit une lettre ouverte, adressée aux internes en médecine générale, aux médecins généralistes, mais aussi et surtout aux politiques. Des candidats à la présidentielle aux responsables des partis lancés dans la course aux législatives. Le leader des Républicains, François Baroin, lui a d'ores et déjà répondu qu'il allait étudier ses propositions. En substance, le Dr Hervé exhorte les responsables politiques à abandonner toute idée de remise en cause de la liberté d'installation des médecins. "Car comment voulez-vous vous investir et bien soigner les habitants d'un endroit que vous n'avez pas choisi, dans lequel vous n'êtes pas à l'aise", relève-t-il, tout en admettant que les mesures incitatives, qu'il trouve injustes vis-à-vis des autres professions, ont échoué. "Il s'agit simplement d'installer des moyens de santé publique là où la médecine libérale ne peut ou ne veut se maintenir", souligne-t-il. Pour cela, il présente trois outils. Le premier est "un service de renfort médical", composé par les internes en médecine générale, d'une durée de "six mois". "Placée tôt dans le déroulement de la carrière professionnelle des médecins, cette obligation ne devrait pas perturber les projets de vie personnels des jeunes consœurs et confrères", estime-t-il. Un service rendu au terme duquel le médecin diplômé pourrait jouir d'une liberté d'installation bien méritée. Deuxième outil, "les cabinets médicaux provisoires". Un "prototype" est justement expérimenté à Malestroit : suite au départ précipité d'un médecin, cinq médecins retraités de la commune ont repris du service en tant que "collaborateurs salariés" du Dr Hervé. Une solution provisoire en cas de "défaillance brutale" d'un médecin. Troisième outil, "le service de santé rurale et des zones sensibles", dont la mission serait de "satisfaire définitivement la demande des soins de premiers recours des habitants des zones de moindre attractivité pour la médecine libérale". Dans chaque département, il serait composé de 5 médecins salariés fonctionnaires ou contractuels chargés de l'encadrement, d'internes de santé publique, de MG ou de médecins militaires en reconversion, ainsi que de professionnels paramédicaux et de secrétaires. Ces professionnels exerceraient en dispensaire ou en cabinet médical mobile installé à bord d'un camion.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus