Le déclin cognitif se vérifie chez les diabétiques de type 1 âgés, surtout en cas de niveaux glycémiques et de pression artérielle élevés

28/06/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Avec l’amélioration du traitement, les sujets diabétiques de type 1 vivent plus longtemps mais quels sont les effets du diabète de type 1 sur les capacités cognitives lorsque ces sujets deviennent plus âgés ?

Une étude de suivi des diabétiques de type 1, publiée dans Lancet Diabetes Endocrinol, a été menée pour identifier les facteurs de risque indépendants de déclin cognitif au fur et à mesure que les patients vieillissent. 1051 participants diabétiques de type 1, enrôlés dans l’étude DCCT (Diabetes Control and Complications Trial) puis dans son étude de suivi EDIC (Epidemiology of Diabetes Interventions and Complications) ont été évalués sur le plan cognitif au début du suivi (à un âge médian de 27 ans), puis 2, 5, 18 et 32 ans après (à un âge médian de 59 ans). L’hémoglobine glyquée, la fréquence des hypoglycémies sévères, les facteurs de risque non glycémiques comme la pression artérielle ou les complications micro ou macrovasculaires, ont été évalués de manière régulière. Sur 32 ans de suivi, un déclin net de la mémoire et de l’efficacité psychomotrice et mentale a été observé. Entre 18 et 32 ans de suivi, le déclin dans l’efficacité psychomotrice et mentale était 5 fois plus important que la variation entre le début du suivi et la 18ème année. Indépendamment des autres facteurs de risque et des comorbidités, l’exposition à des niveaux d’hémoglobine glyquée supérieurs, la fréquence accrue des hypoglycémies sévères et l’hypertension artérielle étaient associées à un déclin plus important de l’efficacité psychomotrice et mentale, particulièrement net après 32 ans (p < 0.0001). Les effets combinés de la présence de ces trois facteurs de risque étaient équivalents à 9.4 années d’âge supplémentaire. En conclusion, la fonction cognitive décline avec l’âge chez les diabétiques de type 1. L’association, avec le déclin cognitif, de niveaux glycémiques et de pression artérielle élevés suggère qu’une meilleure prise en charge de ces facteurs devrait permettre de préserver la fonction cognitive.

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Michel Lemariey-Barraud

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