Recul inquiétant du nombre de greffe en France

15/01/2020 Par Marielle Ammouche
Chirurgie
Après plusieurs années de hausse faisant dépasser en 2017 la barre des 6000 transplantations, tous organes confondus, ce nombre a chuté à 5800 en 2018 et les chiffres pour 2019 s’annoncent aussi à la baisse. Ils ne seront communiqués par l’agence de la biomédecine que courant février, mais selon un rapport sur la greffe rénale dont les résultats ont été rendus publiques le 14 janvier, on s’éloignerait de l’objectif de 7800 transplantations à l’horizon 2021.

Première cause, les greffes de rein, qui ont reculé de 5,7% à 3 567. Dans le même temps, "chaque année, le nombre des inscrits" sur le registre des patients en attente de greffes "outrepasse très largement celui des malades greffés", conduisant à une liste d'attente de près de 24.000 personnes en 2017, dont "plus de la moitié ne pourront vraisemblablement pas recevoir le traitement escompté" affirment les auteurs du rapport. Et ce, en raison de l’augmentation du nombre de diabétiques en insuffisance rénale chronique, et de l'amélioration des techniques de transplantation. Résultat : "500 à 600 patients" sur listes d'attente, "meurent chaque année, faute d'avoir été greffés". D'autres "aussi nombreux, sont retirés des listes". Leur état s'étant aggravé, "ils sont devenus inopérables". Dans son rapport, France Transplant tente aussi d’établir les raisons de la pénurie de greffe au travers d’une enquête qu’elle a mené auprès des différents services de transplantation rénale. Ainsi, pour l’association, le manque d’organe proposés à la transplantation s’explique notamment par une application insuffisante du principe du consentement présumé au don d'organes, conduisant à un taux de refus élevé des familles endeuillées, d'environ 33%. Pour y remédier, France Transplant propose d'entreprendre "une grande étude sur les causes actuelles de l'opposition au don d'organes". Parmi les autres freins, les médecins citent les effectifs et moyens financiers insuffisants des services de transplantation et la recherche "non optimale" de donneurs vivants volontaires (enquête familiale trop tardive...). "Demander une progression du nombre de greffes alors que les prélèvements plafonnent ou reculent n'est guère cohérent", analyse l'association présidée par le député LREM Jean-Louis Touraine.

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