[Congrès EASD 2019] Ce médicament, dont le mode d’action met en jeu des modifications métaboliques, pourrait être mis sur le marché dès 2020 au Japon. Développé par Poxel, une société biopharmaceutique basée à Lyon créée en 2009 à partir des actifs de Merck Serono, l’iméglimine est un nouvel antidiabétique oral qui diminue la production hépatique de glucose, augmente la sécrétion pancréatique d’insuline de manière glucose-dépendante, et accroît la sensibilité des muscles à l’insuline en corrigeant le dysfonctionnement mitochondrial, "une caractéristique à la fois des diabétiques de type 2 et des obèses non diabétiques", a expliqué le Pr Ralph DeFronzo (Université du Texas, San Antonio, États-Unis). L’iméglimine restaure l’activité du complexe II de la chaîne respiratoire mitochondriale et protège les cellules bêta pancréatiques contre l’apoptose en particulier en diminuant la production de radicaux libres. Après des études animales, une étude de phase IIb de 24 semaines chez 299 patients japonais diabétiques de type 2 non obèses a montré que "ce médicament a une efficacité anti-diabétique, comparable aux inhibiteurs de DPP4 et de la SGLT2", a souligné le Pr DeFronzo. Les deux études de phase III Times 1 et Times 3 entreprises ensuite chez respectivement 213 et 215 patients japonais ont confirmé la capacité de l’iméglimine de réduire significativement le taux d’HbA1c en monothérapie ou en addition à l’insuline, chez des diabétiques de type 2 non obèses (ce qui correspond au profil habituel des patients japonais) naïfs de traitement ou déjà traités, et ce avant comme après 65 ans. En monothérapie ou en association Dans l’étude Times 1, entreprise en monothérapie contre placebo, une réduction de - 0,87 % de l’HbA1c a été relevée après administration durant 24 semaines de 1000 mg deux fois par jour d’iméglimine, "ce qui coïncide avec ce qui avait été observé dans l’étude de phase IIb antérieure", a indiqué le Dr Julie Dubourg, directeur médical de Poxel. Des résultats similaires ont été retrouvés, à 16 semaines, dans l’étude Times 3 où l’iméglimine a été comparée à un placebo mais cette fois-ci en addition à de l’insuline. Les effets secondaires de l’iméglimine sont représentés par des réactions gastro-intestinales et quelques hypoglycémies. Cependant, le taux d’arrêts pour effets secondaires a été faible et inférieur à celui du groupe placebo dans les essais de phase III (2,8 % dans Times 1 contre 5,6 % sous placebo, respectivement 0,9 % et 3,7 % dans Times 3). "L’iméglimine, qui est éliminée par le rein sous forme inchangée, n’a pas d’interactions médicamenteuse avec la metformine et la sitagliptine et son métabolisme n’est pas influencé par les prises alimentaires", a précisé le Dr Dubourg. "Nous attendons avant la fin de l’année 2019 les résultats de l’étude Times 2, qui est une étude de sécurité menée chez 700 patients durant 12 mois en monothérapie ou en add-on à tous les médicaments antidiabétiques commercialisés au Japon", a mentionné le Dr Dubourg. Poxel a l’intention de déposer un dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l’agence japonaise en 2020. "Au Japon, en Chine, en Corée du Sud et dans 9 autres pays d’Asie du Sud Est, le développement sera assuré en partenariat avec Sumitomo Dainippon Pharma." En Europe et aux États-Unis, un accord de licence a été conclu avec Roivant Sciences. La cible visée, un peu différente, est celle des patients diabétiques de type 2 avec une insuffisance rénale chronique modérée à sévère. "Le programme d’études de phase III est en préparation", a indiqué le Dr Dubourg.
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