Les résultats de l’étude randomisée Radiance-HTN Solo révèlent que la dénervation rénale pourrait permettre de contrôler sans médicament un quart des patients.
Les effets de la dénervation rénale ont abouti à des résultats contradictoires dans les essais cliniques entrepris jusqu’ici (négatifs pour HTN-3, positifs pour Spyral Off, et récemment Spyral on). Un nouvel essai international randomisé, Radiance-HTN Solo, a été mis en place en double aveugle pour analyser l’impact de ce traitement, cette étude prospective possédant l’originalité d’avoir été menée, à la différence des autres études réalisées jusqu’ici, chez des patients ne recevant plus aucun traitement antihypertenseur (M. Azizi et coll., Hôpital européen Georges Pompidou, Paris)*. Il s’agissait, de plus, de malades avec une HTA légère à modérée, et non, comme habituellement pour la dénervation rénale, de patients avec une HTA résistante. Dans ce but, 146 patients de 44 centres américains dont la PA ambulatoire de jour dépassait 135/85 mmHg, mais restait inférieure à 170/105 mm Hg, ont été randomisés pour subir une dénervation réelle ou fictive, sous contrôle échographique endovasculaire. Une période de 4 semaines précédant la randomisation a permis de sevrer ces patients avec une HTA légère à modérée de leurs médicaments antihypertenseurs (0, 1 ou 2 médicaments dans une proportion de respectivement 21 %, 41 % et 38 % des cas). La technique consistait à effectuer grâce à un dispositif de dernière génération (cathéter Paradise RDN), 2 à 3 ablations durant 7 secondes environ dans chaque artère rénale principale. Le système permettait d’assurer la protection de la paroi artérielle grâce à la circulation d’eau dans le ballon entourant le cathéter qui délivrait l’énergie. Les résultats, qui ont été publiés dans « The Lancet », montrent qu’à 2 mois, la PA systolique ambulatoire de jour a chuté de 8,5 mm Hg dans le groupe de 74 patients traités par dénervation, tandis que la baisse ne dépassait pas 2,2 mm Hg chez les 72 autres ayant subi un geste d’ablation fictif (différentiel de 6,3 mm Hg, p < 0,001)*. Une différence fortement significative d’un point de vue statistique pour ce critère de jugement primaire de l’essai.
2/3 de patients répondeurs
Pour les auteurs, cette baisse de la pression artérielle est importante cliniquement, ce d’autant que l’évaluation ne se fonde pas sur une mesure au cabinet, qui peut être faussée par un possible effet « blouse blanche », mais repose sur une mesure ambulatoire sur la journée. A noter aussi que les deux tiers des patients ayant eu une dénervation ont vu leur PA ambulatoire de jour s’abaisser d’au moins 5 mm Hg contre seulement un tiers des patients du groupe contrôle (p < 0,001). Et, au final, 24 % des patients traités par dénervation ont pu être contrôlés sur le plan tensionnel sans médicament contre seulement 3 % pour le groupe témoin (p < 0,001). Ce qui est encourageant. La tolérance de ce geste, tout de même invasif, représente un élément crucial à vérifier, notamment dans cette population de patients hypertendus à risque cardiovasculaire modéré. Dans cet essai, elle a été bonne, et il n’a pas été déploré après 2 mois de retentissement sur le fonctionnement du rein, sa vascularisation, ou de survenue d’événement cardiovasculaire. Mais, bien sûr, il faudra s’assurer de la sécurité de ce traitement au long cours.
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