Le syndicat des internes des Hôpitaux de Paris et le syndicat représentatif parisien des internes en médecine générale alertent, dans un courrier adressé à l’ARS, sur les conditions de travail délétères des internes au service d’urgences de l’hôpital Bicêtre (Val-de-Marne). Ils demandent le retrait d’agrément de ce terrain de stage. Absence de localisation précise des patients dans les services, examens cliniques dans les couloirs, absence de confidentialité des entretiens, de coordination entre les soignants entraînant des délais importants de prise en charge, manque de matériel… Dans un courrier adressé à la direction de l'offre de soins de l’ARS Île-de-France, le syndicat des internes des Hôpitaux de Paris et le syndicat représentatif parisien des internes en médecine générale alertent sur la situation "préoccupante" des internes assurant la permanence des soins au sein des urgences adultes du CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Alors que ce service accueille à la fois des internes participant à la permanence des soins de manière annexe à un stage de spécialité ou des internes de spécialité directement affectés, de nombreux témoignages sont remontés aux syndicats, rapportant un sentiment d’insécurité, “voire de mise en danger des patients du fait de cette désorganisation”.
“Ce contexte est source d’un stress disproportionné pour les internes qui doivent endosser des contraintes organisationnelles excessives responsables de situations humaines parfois tragiques auxquelles ils doivent faire face, seuls. A cela s'ajoutent les conditions déplorables de repos liés à certaines chambres de garde”, dénoncent les syndicats. Ces derniers rappellent que la participation à la permanence de soins est effectivement une obligation de l’interne, mais qu’elle doit être pour cela, formatrice. “En l’état, les conditions de travail et d'accueil des internes au sein des urgences du CHU du Kremlin-Bicêtre mettent en péril tant la formation des jeunes médecins, que leur santé”, estiment les syndicats. En réaction, ils demandent à la direction de l’ARS de procéder à une réévaluation de l’agrément de terrain de stage et sa suspension, en attendant. Des représentants de syndicats d’internes avaient d'ailleurs déjà signalé la dangerosité de ce terrain de stage lors de la commission d’agrément, le 7 mai dernier. A ce moment-là, le coordinateur du DES de médecine d'urgence avait jugé préférable de retirer l’ensemble des postes offerts au titre de sa spécialité dans ce service lors de la commission de répartition des postes du semestre d’été 2021. Enfin, les syndicats appellent à la clôture de la liste de garde active tant que la situation n’a pas été réévaluée. Ils espèrent que, grâce à leur courrier, la situation de ce service sera discutée à l’ordre du jour de la prochaine commission de subdivision. Sur son compte Twitter, le président de l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) a, lui, interpellé le directeur de l’ARS Aurélien Rousseau, afin de lui demander de mener une enquête.
J'apprends avec effroi par le @SRPIMG et le @SIHParis la situation catastrophique des urgences de @Hopital_Bicetre . Les internes sur place et les patients sont manifestement en danger. Il est nécessaire de suspendre l'agrément et de mener une enquête immédiatement @aur_rousseau pic.twitter.com/WRqKhoA7Ss
— Gaetan Casanova (@CasanovaGaetan) July 2, 2021
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