Au congrès de l'Ordre, la ministre de la Santé promet de "défendre les médecins"
Etape incontournable pour chaque président du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Congrès de l'Ordre s'est ouvert ce jeudi matin à La Défense. Organisé tous les trois ans - un par mandature - cet évènement de trois jours avait pour thème le futur de la relation médecin-patient. Devant un parterre de conseillers ordinaux venus de toute la France et même de l'étranger, la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins a tenu un discours pour réaffirmer son engagement auprès du corps médical mais aussi défendre les prochaines mesures d'accès aux soins.
"J'ai été une modeste élue ordinale pendant une dizaine d'années, je connais l'importance de l'Ordre des médecins", a affirmé d'emblée la ministre devant une salle comble de conseillers ordinaux. "Le Conseil national de l'Ordre des médecins est garant de la qualité du système de soins. Vous pouvez compter sur mon soutien pour défendre les médecins et le corps médical", a-t-elle promis.
Présidente de cette édition 2024 du Congrès de l'Ordre autour du thème du futur de la relation médecin-patient, Geneviève Darrieussecq a prononcé un discours très attendu par les praticiens, alors que les questions de coercition reviennent au cœur des débats. Invitée de France info, hier, elle avait défendu l'idée d'imposer à tous les médecins nouvellement diplômés d'exercer "un an ou deux" dans une zone en difficulté et avait invité l'Ordre des médecins à réfléchir à un mécanisme de limitation des installations dans les zones bien dotées.
Si la ministre n'est pas revenue dans le détail sur ces propositions, elle a appelé à trouver "des solutions simples à mettre en œuvre car trop de Français rencontrent des difficultés d'accès à un médecin". "Nous sommes dans un moment charnière de transformation de notre système", a jugé la ministre, estimant "préoccupant", qu'en termes d'accès aux soins, "beaucoup de patients n'ont pas le choix". "Nous devons travailler au programme Hippocrate, défendu par le Premier ministre pour faire venir de jeunes stagiaires sur des territoires éloignés des universités," a-t-elle plaidé.
Alors que la volonté de flécher l'installation des médecins est largement portée par les élus du Sénat ou de l'Assemblée nationale, Geneviève Darrieussecq a justifié leurs positions expliquant que "les parlementaires portent l'inquiétude des populations. Il faut que nous écrivions l'histoire ensemble", a-t-elle plaidé.
"Les médecins sont les premiers, avec les patients, à souffrir de cette pénurie"
"Chaque jour, les médecins français examinent des millions de patients, assument une charge de travail considérable, allant bien au-delà des horaires raisonnables. Et cependant, les médecins sont la cible et cristallisent les attaques de toutes natures les rendant responsables du manque d’offre de soins dans les territoires. Les médecins, nous le savons, sont dramatiquement en nombre insuffisant et sont les premiers, avec les patients, à souffrir de cette pénurie", a affirmé de son côté le Dr François Arnault, président du Conseil national, rappelant que "l'Ordre est opposé à toute forme de coercition. Elle entraînerait immanquablement une perte d’attractivité de la profession et une crise des vocations".
Le président de l'Ordre a appelé à "construire un plan" d'urgence. "On a besoin d'un pilote dans l'avion, et qui reste plus de deux mois", a abondé le Dr Antoine Leveneur, président de la Conférence nationale des URPS médecins libéraux, présent lors de l'ouverture du congrès. "Il faut des objectifs, une stratégie", a ajouté le médecin généraliste. "Le chantier ne doit pas être réglé tous les ans avec le PLFSS", a conclu le Dr Arnault.
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