L’antenne francilienne de la fédération de patients tacle les "arguments du passé" portés par Médecins pour demain. S’il ne représente pas "l’ensemble de la profession", le collectif Médecins pour demain fait tout de même beaucoup parler de lui. Fondé sur les réseaux sociaux, le jeune regroupement a été à l’initiative des grèves de médecins libéraux, dont la première – nationale – a eu lieu le 1er décembre dernier. Fort de plus de 17 000 membres sur sa page Facebook, le collectif défend par-dessus tout une hausse du C à 50 euros. France Assos santé Ile-de-France a souhaité "passer au crible quelques-uns des arguments présentés par ce collectif", estimant que "ses revendications sont inadaptées à la médecine d’aujourd’hui". "Ce dernier dit vouloir ‘créer un choc de l’attractivité’ pour ce métier ‘en doublant le prix de la consultation’ et en instituant ‘des aides à l’installation’. Ces revendications sont présentées comme le remède miracle pour solutionner les problématiques du renouvellement des générations", présente, sceptique, la fédération de patients dans un communiqué.
Si une telle hausse du C devait s’appliquer – ce qui semble peu probable compte tendu de la proposition de la Cnam, cela nécessiterait "un effort supplémentaire à la société", notamment une "augmentation des plafonds de remboursement par la Sécurité sociale et les mutuelles", analyse France Assos santé Ile-de-France. La fédération craint que cela ne creuse davantage "les inégalités sociales de santé", alors que l’Ile-de-France "se place comme le premier désert médical" de la métropole. Les aides financières à l’installation, déjà expérimentées, n’ont "permis aucune amélioration", avancent par ailleurs les patients franciliens. Ceux-ci optent sans surprise pour la régulation à l’installation, jugée comme une solution efficace "pour remédier aux difficultés de répartition". Ces derniers citent notamment l’exemple des pharmaciens ou des infirmières. Dans le viseur également de Médecins pour demain : l’accès direct, prôné dans le cadre de la loi Rist. Le collectif "n’envisage qu’une délégation de tâche subordonnée à une supervision d’un médecin et estime que le diagnostic et la prescription sont des actes médicaux et ne sauraient se transférer", déplore France Assos santé IdF, qui appelle de son côté à "dépasser la délégation de tâches, pour se diriger vers un transfert de compétences encadré par la Haute Autorité de santé".
Alors que l’Ile-de-France "risque de perdre 50% de son offre en médecine libérale" selon l’URPS-ML, les assos de patients plaident en faveur de "mesures structurantes" afin de "transformer les modes d’exercices des professionnels de santé libéraux". Un projet régional de santé est d’ailleurs en préparation. "Nous devons passer de l’exercice d’une médecine solitaire à une médecine solidaire !" appelle solennellement la fédération au niveau national. "Les professionnels de santé doivent travailler selon une logique territoriale où l’interdisciplinarité, le partage des compétences, le travail en équipe sont autant d’atouts pour renforcer la coordination des parcours de santé, y inclure des actions de prévention, organiser la permanence des soins, et in fine améliorer la qualité et la sécurité des soins. […] Ces nouvelles organisations contribueraient en outre à alléger la surcharge de travail administrative que [Médecins pour demain] dénonce", conclut France Assos santé Ile-de-France, qui appelle à jouer collectif.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus