Piloté par l'Inserm, le programme "permettra de proposer puis financer à hauteur de 1 à 3 millions d'euros des projets de recherche très ambitieux, structurants, de longue durée (3 à 6 ans)", ont précisé le ministère de la Santé, celui de la Recherche et le Secrétariat général pour l'investissement dans un communiqué.
Les projets devront porter sur un ou plusieurs des quatre axes définis comme prioritaires : le contrôle de l'usage et de la dissémination des antibiotiques dans l'environnement (aussi bien en santé humaine qu'en santé animale), la meilleure compréhension de l'apparition et de la transmission des résistances chez les bactéries, l'exploration de nouvelles stratégies thérapeutiques contre les infections et enfin, l'analyse des "paramètres anthropologiques, sociologiques et économiques qui concourent à un mésusage des antibiotiques".
Outre ces projets de recherche, l'enveloppe prévue permettra aussi de financer des "observatoires dédiés à l'antibiorésistance" et à coordonner un réseau de recherche sur ce sujet "pour les pays aux ressources limitées", expliquait récemment Evelyne Jouvin-Marche, coordinatrice scientifique du programme, dans la revue de l'Inserm.
Financé par le troisième programme d'investissements d'avenir, ce "programme prioritaire de recherche" fait suite à la feuille de route contre l'antibiorésistance lancée en 2016, qui prévoyait également une meilleure surveillance du phénomène, des campagnes de sensibilisation du grand public et un encadrement accru des prescriptions d'antibiotiques.
"La France figure en 4e position des pays les plus consommateurs d'antibiotiques en Europe pour la santé humaine. En conséquence, des bactéries responsables de maladies graves sont plus difficiles à traiter qu'auparavant.
On estime que chaque année en France, 125.000 infections à bactéries multi-résistantes induisent environ 5.500 décès", affirment les ministères. Selon un rapport publié en novembre par Santé publique France, la consommation d'antibiotiques en France en médecine de ville "se stabilise" après une hausse entre 2014 et 2016, mais reste quand même trop élevée par rapport à la moyenne européenne.
[Avec AFP]
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