C'est par le score écrasant de 91,6 % que l'assemblée générale du SML s'est prononcée pour la signature de la convention 2016. Mais le syndicat rappelle qu'il "n'est pas d'accord sur tout" et entend bien infléchir les discussions à venir sur la télémédecine et la compensation de la CSG, dans le sens de son programme.
C'est parce qu'il retrouve "un nombre important de ses idées" dans les premiers textes portant le paraphe d'Agnès Buzyn, Plan de lutte contre les déserts médicaux, Stratégie nationale de santé, budget 2018 de la sécurité sociale, que Philippe Vermesch, le président du SML, a entraîné ses troupes à rejoindre le camp des syndicats signataires de la convention. "Nous sommes un syndicat d'action. Ecrire des communiqués, c'est bien, être écouté en entendu, c'est encore mieux. Il faut être dedans pour négocier", a-t-il expliqué mercredi matin devant la presse en justifiant une décision qui avait pourtant été rejetée dans une proportion quasiment identique, en août 2016, au motif que le secteur 2 était "massacré". Or, de de point de vue-là, rien n'a changé depuis 18 mois. "Mais attention, cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord sur tout", a tenu à préciser Philippe Vermech. "Il y a encore des injustices concernant le congé maternité des femmes en secteur 2, mais une mission est en train de se mettre en place". La nomenclature est devenue illisible, estime-t-il. Il faut la "simplifier". Et la le DPC est encore sous-financé. La signature permet aussi au syndicat d'être présent partout en France dans les commissions paritaires conventionnelles pour "défendre les confrères attaqués par les caisses. De fait, ce sont surtout les médecins en honoraires libres qui sont poursuivis. Notre devoir est de défendre ces confrères", a rappelé le président. Avantage qui n'est pas anodin, cette signature demain jeudi 11 janvier, permettra au syndicat de percevoir dans un an la dotation des caisses pour la formation à la vie conventionnelle, soit environ 450 000 euros. "Cet argent est très encadré, nous allons l'utiliser pour former nos cadres en région, et aller expliquer la convention dans les départements", a-t-il détaillé en rappelant que tous les syndicats représentatifs de salariés touchent une dotation de l'état approchante. Pour le SML, les premiers exercices pratiques concerneront la "compensation à l'euro près, de la hausse de la CSG pour tous les médecins libéraux" conformément à la promesse d'Emmanuel Macron. Les discussions qui auraient dû se clore en décembre dernier sont encore en cours, faute d'adhésion de la FMF et de MG France aux ultimes propositions de l'assurance maladie. Et le 18 janvier, débuteront les discussions sur la télémédecine, qui, à terme, pourrait représenter 20 % environ des actes, "à la place d'actes classiques", estime le syndicat. Mais pour l'heure, la lettre de cadrage de la ministre de la Santé priorise la télémédecine dans les territoires sous-dotés, pour un patient qui nécessite un avis spécialisé, en présence de son généraliste traitant. Le SML demande que la négociation soit "rapide", assortie d'une nomenclature "simple", par exemple 1 G pour le généraliste, et APC (ancien C 2) pour le consultant, avec des forfaits techniques et un matériel défini et agréé par la HAS et des liaisons sécurisées. "Il y aura un travail de fond à réaliser, sachant que dans certaines zones sous-dotées, la couverture internet n'est pas assurée. Pour l'assurance maladie, la première source d'économie seront les transports", signale Philippe Vermech. Le syndicat veut, comme l'assurance maladie, que le médecin généraliste reste le pivot de la télémédecine, dans un cadre de parcours de soins. "Les assureurs privés peuvent bien ouvrir des plates-formes de télémédecine un peu partout, leurs actes ne seront pas remboursés par la CNAM" prévient le président du syndicat. Pour rendre la télémédecine accessible, les médecins devront être "équipés et formés massivement" (outils mobiles, outils d'e-santé et de télémédecine) et Philippe Vermech imagine de demander aux fabricants de matériel, une participation à la formation des médecins à ces techniques.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus