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Médicaments dérivés du plasma : mieux se structurer pour répondre à l’urgence

En réponse à la forte tension d’approvisionnement en produits dérivés du plasma que connaît la France actuellement, les acteurs nationaux structurent leur filière pour renforcer leurs capacités de collecte. Une action forte, soutenue par l’État via des revalorisations des tarifs de cession du plasma. 

27/09/2024 Par MRD
Thérapeutique
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Les médicaments dérivés du plasma, en particulier les immunoglobulines, connaissent une très forte tension d’approvisionnement aujourd’hui en France. Les Etats-Unis, pays qui autorise la rémunération des dons, dominent largement le marché en concentrant 70% de la production mondiale. « Actuellement, ce sont plus de 65% des immunoglobulines nécessaires aux patients français qui proviennent de l'étranger, principalement des États-Unis. Cette situation de dépendance n'est pas tenable dans un contexte mondial marqué par des crises sanitaires récurrentes », rappelle Frédéric Pacoud, président de l’Établissement français du sang (EFS). « Il est crucial de renforcer nos capacités de collecte pour réduire notre dépendance et ainsi garantir notre souveraineté sanitaire pour répondre aux besoins des patients en toutes circonstances », ajoute-t-il.

Des revalorisations tarifaires pour une nouvelle impulsion

« L’État nous a donné, il y a quelques semaines, une impulsion décisive en décidant de revaloriser les tarifs de cession du plasma à notre partenaire, le LFB, le Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies », explique Frédéric Pacoud. Cette hausse, qui sera effective dès janvier 2025, constitue un premier pas majeur pour le financement de la collecte. 

Ce sont à terme 1,4 million de litres de plasma à collecter et livrer chaque année au LFB. Une revalorisation tarifaire qui va également  permettre à l’établissement d’amplifier ses investissements stratégiques dans toute la chaîne de collecte et de traitement du plasma.

« Nous allons renforcer notre capacité de collecte dans nos 104 maisons du don existantes. Nos équipes seront préparées pour accompagner cette montée en puissance, avec une action de formation continue pour l'acquisition de nouvelles compétences et l'intégration de nouveaux talents», poursuit-il. Le principal défi sera de recruter et de fidéliser les donneurs. En 2023, 142 000 donneurs actifs ont été recensés, soit déjà 31% de plus que l'année précédente. D’ici la fin de la décennie en cours, l’ambition est de doubler ce chiffre en incitant les donneurs à venir au moins trois fois par an. En ce sens, une campagne de communication « Donnez votre plasma, le traitement est en vous » sera lancée du 4 au 18 octobre prochain.

La compensation des dons à l’étude ? 

Un avis du comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur la question devrait être publié dans les prochaines semaines. « Ce dernier pourrait éventuellement ouvrir la voie à des aménagements au régime actuel tout en maintenant les exigences éthiques », explique Frédéric Pacoud. « Alors que la France - qui autorise seulement 24 dons par donneurs chaque année - ne parvient à collecter que 11 litres pour 1 000 habitants, l’Allemagne en est à 44 litres pour 1000 habitants ! S’il y a une belle cohabitation du don bénévole et gratuit par l'intermédiaire de la Croix-Rouge allemande, la compensation du don y est autorisée. En République tchèque et en Autriche qui autorisent la rémunération, ils sont à 66 litres pour 1000 habitants », ajoute Jacques Brom, directeur général du LFB. Mais pour Jacques Allegra, président de la Fédération française des donneurs de sang bénévoles (FFDSB), « si chaque volontaire faisait 4 dons par an, les objectifs affichés seraient atteints sans en passer par la case rémunération ».

Ouverture d’une usine à Arras 

Investi d’une mission de santé publique, le LFB doit en priorité fractionner le plasma français collecté par l’EFS pour répondre aux besoins nationaux et distribuer ses produits dérivés sur le sol français. « L’ouverture d’une nouvelle usine à Arras représente un investissement industriel majeur qui devrait nous permettre de tripler nos capacités de fractionnement et de production », annonce Jacques Brom. L’usine devrait ouvrir ses portes d’ici la fin de l’année.

Références :

D’après une table-ronde réunissant les acteurs nationaux de la filière française du plasma à l’occasion du congrès de la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar, Paris, le 18 septembre 2024) 

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