Généraliste greffé des deux poumons : l'Ordre découvre son histoire sur Egora et lui verse 7.500 euros

13/06/2022 Par Sandy Bonin
Le Dr Georges Giniaux est un revenant. Greffé des deux poumons après avoir contracté le Covid, ce médecin généraliste de 60 ans a repris son exercice dans la commune d'Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais). En février dernier, le praticien confiait à Egora son incroyable parcours et l'abandon du Conseil de l'Ordre dont il n'avait reçu aucune aide. "Choqués", à la lecture de l'article, les membres du Conseil départemental de l'Ordre des médecins du Pas-de-Calais ont fait leur mea culpa. Le généraliste vient de percevoir, via l'entraide ordinale, un chèque de 7.500 euros.
 

En septembre 2020, le Dr Georges Giniaux, médecin généraliste dans la commune d'Aubigny-en-Artois, fait face à la seconde vague de Covid. "Je travaillais 12h par jour non-stop, sans m'arrêter ni manger. C'était de la folie furieuse", confiait le médecin à Egora en février dernier. Il contracte alors le virus et doit être hospitalisé. "Au bout de quatre jours d'oxygène à fond, de saignements de nez, de toux ingérable, je n'en pouvais plus. J'ai demandé à être endormi. J'étais arrivé au bout de mes forces. Cinq jours après, j'étais intubé, puis mon état a empiré. Le fait d'avoir mis l'oxygène à fond a fait éclater mes deux poumons. J'avais un emphysème sous-cutané au niveau du cou, il y avait sûrement une petite brèche pulmonaire. Mais ils m'ont fait passer un scanner où il n'y avait rien. Ce qui est bizarre c'est que juste après m'avoir intubé, en forçant la ventilation, ils m'ont fait un pneumomédiastin et deux pneumothorax. Voyant qu'elle ne s'en sortait pas, l'équipe d'Arras m'a transféré sur Lille. J'ai alors été sous ECMO pendant un mois", relatait le généraliste.   

Pour survivre, le médecin doit subir une double greffe pulmonaire. Une première française sur un patient infecté par le virus. Devenu tétraplégique après deux mois et demi de coma, le Dr Giniaux a du réapprendre à marcher et à vivre normalement. Un moment difficile pour le généraliste mais aussi pour sa famille. "Financièrement, la période n'a pas été simple, surtout pour mon épouse. Elle a essayé de contacter le Conseil de l'Ordre qui n'a été d'aucune aide. En gros ils lui ont dit "Bon courage" et n'ont jamais pris de mes nouvelles", confiait le Dr Giniaux à Egora. A la lecture de l'article, "les membres du Conseil départemental de l'Ordre des médecins du Pas-de-Calais ont été choqués d'apprendre que ce confrère n'avait eu aucun soutient de l'Ordre des médecins", a écrit le Cdom dans un courrier adressé à la rédaction d'Egora. "J'ai mené une enquête pour connaître les raisons d'un tel comportement inhabituel de la part de notre Conseil, et l'épouse du Dr Georges Giniaux, que j'ai eu au téléphone m'a expliqué avoir à l'époque appelé le Conseil départemental de l'Ordre des médecins du Pas-de-Calais pour simplement prévenir que son mari était malade et qu'il ne pourrait pas assurer ses gardes. La secrétaire qui a pris l'appel l'a noté, a probablement transmis l'information à la présidente de l'époque qui a simplement noté l'information", commente dans le courrier, le Dr Francis Meurin, nouveau président du Cdom. Ainsi, quatre mois après la publication de l'article, le Dr Georges Giniaux a reçu, par le biais de l'entraide du Conseil national de l'Ordre des médecins, un chèque de 7.500 euros. "Je suis touché. Ce geste symbolique compense le fait de n'avoir reçu aucune aide pendant cette période difficile", a commenté le généraliste. "Ils vont faire plus attention à l'avenir, être plus à l'écoute", se félicite le médecin. En novembre 2021, à peine plus d'un an après sa double greffe, le Dr Georges Giniaux avait repris son exercice au cabinet. Il exerce toujours mais assure que désormais, il "lève le pied"…

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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