Il n’avait pas pris la parole depuis septembre 2020. Jeudi 17 février, l’ancien ministre du Budget et désormais médecin généraliste en Corse Jérôme Cahuzac était l’invité de LCI pour “s’expliquer”. “Si j’ai accepté l’invitation, c’est pour dire que je comprends cette condamnation”, a-t-il expliqué.
Condamné en mai 2018 à 4 ans de prison – dont 2 ans ferme – pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, il a reconnu que ce qu’il a fait est “inadmissible”. Mais demande à ce qu’on l’aide à tourner la page : “J’ai payé ma dette, j’aimerais qu’on n’en parle plus", a confié l’ancien politique à David Pujadas. “Il m’arrive de ressentir dans le regard des gens une condamnation que je peux comprendre, (...) j’espère que ce ne sera pas une condamnation à perpétuité”, a-t-il encore espéré.
Revenant sur les attitudes hostiles à son égard depuis 2012, il a espéré que la société française soit être “assez forte” pour le “ré-accueillir dans son sein". “Je demande vraiment humblement que la page se tourne enfin, j’aimerais me libérer de la haine dont j’ai le sentiment d’être l’objet parfois, mais aussi libérer ceux qui l’éprouvent en leur disant : ce n’est plus la peine, ça ne sert à rien, c'est sans objet aujourd’hui", a poursuivi l’ancien ministre.
Au cours de l’émission, Jérôme Cahuzac a également confié avoir fait une tentative de suicide, pris dans ses mensonges. Il aurait été sauvé “par hasard” grâce à son fils. "Mon fils a sonné chez moi, il ne savait pas ce qu’il se passait”, s’est-il souvenu.
"J'ai fait du mal à la société française, j’ai essayé, j’essaye et j’essayerai de le réparer".
"A partir du moment où j’avoue et où je démissionne, je sais que le chemin va être très long, d’abord pour reconquérir l’estime de moi, essayer de me pardonner - c’est probablement ce qu’il y a de plus difficile - mais aussi essayer de réparer le mal que j'ai fait à ma famille, aux gens qui avaient de l'affection pour moi", s'est-il souvenu.
Comme le révélait Egora en juin 2019, Jérôme Cahuzac a été autorisé par le Conseil national de l’Ordre d’exercer la médecine générale en Corse. “La seule façon de trouver ce chemin, c'était d'exercer ce premier métier qui a été le mien, celui de médecin", a-t-il affirmé. Après avoir travaillé à l’hôpital de Bonifacio en Corse, il a accompli plusieurs missions humanitaires, notamment sur un bateau-hôpital au Bangladesh, tenu par une ONG. Cette dernière n’avait pas souhaité, à l’époque, communiquer son nom par crainte de perte de donateurs. “Là, j’ai pris conscience que les choses allaient quand même peut-être un peu trop loin, à l’encontre des intérêts de tous. L’hostilité dont je pouvais être l’objet devenait excessive, mais je devais essayer de la comprendre, c’est ce que je me suis efforcé de faire", a protesté Jérôme Cahuzac.
Désormais retraité, il a promis de tout faire pour réparer le mal qu’il a fait à la société française.
[avec LCI]
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