“Nous voulons être force de proposition pour une médecine libérale d’avenir”, a expliqué d’entrée de jeu la présidente de la Fédération des médecins de France (FMF), le Dr Corinne Le Sauder. A la tête du syndicat depuis l’été dernier, la généraliste entend défendre un programme ambitieux dans lequel la médecine ne soit plus un “commerce”, estime-t-elle, et grâce auquel les médecins peuvent travailler dans des conditions “optimales” sans “perte de chance pour le patient”. Pour cela, elle entend s’appuyer sur un syndicat qui s’est “rajeuni”, avec des équipes engagées dans la défense des droits des libéraux.
Meilleure rémunération des médecins
La FMF demande d’abord une revalorisation du C et de la visite “au niveau européen”. Si elle ne donne pas de montant ferme, comme d’autres syndicats ont pu le faire, Corinne Le Sauder explique que la FMF a calculé un revenu moyen horaire brut d’environ 200 euros. Le syndicat demande aussi une simplification de la nomenclature : “7.500 actes techniques, c’est beaucoup trop”, tempête la médecin généraliste. En contrepartie, la FMF propose trois nouveaux niveaux de consultations, en fonction du niveau technique. Le premier niveau reviendrait ainsi à une consultation non complexe, pour un seul motif, avec un tarif supérieur à celui de la téléconsultation. Le deuxième niveau, à des motifs multiples, et le troisième, une consultation longue. “C’est notre rôle de prendre en charge correctement les patients”, appuie Corinne Le Sauder. Dans le cas de cette dernière consultation, elle cite des motifs tels que des consultations d’annonces, concernant un handicap, une première consultation de grossesse, celles qui nécessitent une coordination. “1 euro de prévention, c’est 10 euros de traitement économisé”, estime la présidente du syndicat.
Enfin, la FMF ne souhaite pas le tiers payant généralisé, demande la majoration du montant des soins non programmés et souhaite le cumul des actes à taux plein. “Chaque acte a une valeur, qui demande un investissement en temps et en responsabilité”, assure Corinne Le Sauder.
Création d’un nouveau forfait structure
“On veut mettre de plus en plus de forfaits qui n’ont ni queue ni tête”, poursuit la généraliste, qui rappelle dans un premier temps la position du syndicat vis-à-vis de la Rosp : “On veut qu’elle disparaisse." La FMF estime...
en effet qu’elle ne “représente rien de la santé publique” et qu’elle est “discriminatoire”. “On prétend qu’elle représente la santé publique. Mais avec le Covid, on voit qu’elle a été complètement plombée, que les indicateurs ne sont pas boostés", rappelle-t-elle. Outre sa suppression, la FMF souhaite aussi que cette somme soit mise sur le tarif de l’acte de base, dès la première année d’exercice.
En parallèle, la FMF défend la création d’un nouveau forfait structure “pour tous les médecins, pas seulement ceux qui exercent en maison de santé ou CPTS”.
Télémédecine
Aux yeux de la FMF, la télémédecine doit reposer sur le parcours de soin, notamment pour éviter “les plateformes commerciales qui cherchent juste à avoir une rentabilité sur le plan commercial”. Le syndicat souhaite valoriser ce type de prise en charge à l’échelle locale ou régionale et la rémunérer comme un avis de consultant, à hauteur de 50 euros.
Organisation des soins
Pour la FMF, l’organisation des soins doit passer par les URPS, qui seront des “facilitateurs”. Si à ses yeux il faut privilégier une approche “pluriprofessionnelle”, elle veut aussi que cette dernière soit rémunérée pour tous, y compris les médecins exerçants individuellement. “A nos yeux, il n’y a pas de médecins isolés”, appuie Corinne Le Sauder.
La FMF promeut aussi la création d’équipes de soins coordonnées autour du patient, nommées “Escap”. “Il faut majorer et mettre en avant toutes les structures possibles pour faire de l’exercice coordonné. Ça doit être...
une possibilité pour les médecins, pas une obligation”, rappelle la présidente.
Protection des médecins
Au cœur de l’action de la FMF depuis de nombreuses années : l’amélioration de la protection sociale de la maternité ou de l’adoption. Le syndicat souhaite en effet simplifier toutes les procédures administratives et valoriser la protection sociale de manière corrélée aux revenus.
Corinne Le Sauder a également insisté sur l'importance d’avoir un délai de carence au même niveau que le droit commun et demandé à intégrer la protection maladie ou accident professionnel au conventionnement. Elle souhaite que la prise en charge de l’invalidité des praticiens soit améliorée et, enfin, entend promouvoir le suivi des médecins dans une filière spécialisée et dédiée à eux.
Sécurité pendant l’exercice
Depuis de nombreuses années, les médecins sont de plus en plus fréquemment agressés au cours de leur exercice, phénomène qui s’est largement amplifié au cours de la crise sanitaire. “Il faut donc reconnaître tous les risques inhérents à notre exercice”, plaide la présidente de la FMF. Le syndicat défend donc une formation et des expérimentations de sécurisation des médecins directement sur leur lieu d’exercice. Il évoque aussi d’autres pans de la sécurité à assurer, notamment sur les réseaux sociaux ou concernant le risque de burn-out des praticiens.
Formation
La Fédération des médecins de France entend ouvrir à tous les praticiens la maîtrise de stage, peu importe leur spécialité et secteur.
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