Aide à mourir : "Nous ne ferons pas une loi sur la fin de vie contre nos médecins mais avec eux", promet Barnier
Dans un entretien accordé à Ouest-France, jeudi 14 novembre, le Premier ministre a dit vouloir prendre en compte "le point de vue des soignants" dans le texte sur la fin de vie qui doit revenir à l'Assemblée nationale fin janvier.
"Je suis plutôt dans l'idée d'utiliser le travail qui a été fait, même si certains amendements me paraissent contestables", a déclaré le Premier ministre dans une longue interview accordée au quotidien régional Ouest-France, ce jeudi. Michel Barnier a été interrogé dans ce cadre sur le projet de loi fin de vie qui doit revenir à l'Assemblée nationale à partir du 27 janvier, mais dont on ne sait pas encore ce que contiendra précisément le texte qui servira aux nouvelles discussions.
" Dans la recherche d'équilibre à laquelle nous devons aboutir, je souhaite que le point de vue des soignants soit particulièrement pris en compte", a indiqué le chef du Gouvernement. Et d'ajouter : "Nous ne ferons pas une loi sur la fin de vie contre nos médecins et nos soignants mais avec eux." Michel Barnier a également exprimé son désaccord "avec la définition et les conditions d'accès à l'aide à mourir retenues lors des précédents débats parlementaires", ces dernières s'éloignant "trop de l'équilibre qui avait été trouvé par le précédent Gouvernement".
"En particulier, la condition médicale ouvrant l'aide à mourir a beaucoup trop évolué selon moi. Nous devons revenir à des notions plus précises qui ne permettent aucune confusion, sur les maladies chroniques notamment", a-t-il précisé.
Le projet de loi fin de vie du précédent Gouvernement avait été examiné en première lecture à l'Assemblée nationale au printemps dernier, mais le vote solennel n'avait pas pu avoir lieu du fait de la dissolution. Le texte devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, avec des strictes conditions et sans employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir".
La version retouchée dans l'hémicycle prévoyait que l'accès à l'aide à mourir soit réservé aux adultes souffrant d'une "affection grave et incurable, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale", cette dernière provoquant une souffrance physique ou psychologique réfractaire ou insupportable.
Les députés avaient écarté l'idée que ce pronostic vital soit engagé "à court ou moyen terme", comme le prévoyait la version initiale du Gouvernement. Nombre de députés avaient en effet déploré l'absence de définition du "moyen terme".
Le Gouvernement peut désormais décider de déposer un nouveau projet de loi ou s'inspirer, par exemple, de la proposition de loi déposée par le député Olivier Falorni (apparenté Modem), défenseur de longue date d'une aide active à mourir, qui reprend largement le projet interrompu au printemps dernier.
[avec Ouest-France et AFP]
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