Débordés, les médecins scolaires zappent trop souvent la visite des 6 ans
Près de 30% des enfants ne passent pas la visite médicale de la 6ème année, pourtant obligatoire, pointe le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui formule 15 propositions.
"Trop souvent, les visites médicales obligatoires ne sont pas assurées, les problèmes de santé ou les troubles de l'apprentissage ne sont pas suffisamment détectés", souligne le Cese. Dénonçant la "négligence des pouvoirs publics", le Conseil a adopté mercredi en séance plénière un avis intitulé "Pour des élèves en meilleure santé", qui selon lui "rappelle combien le suivi sanitaire des élèves en France est insuffisant". Pour cause : débordés, les médecins scolaires ont tendance à "centrer leur activité sur l'urgence, pour des examens réalisés à la demande des familles, de l'élève ou de la communauté éducative avec l'accord des familles" relève le Cese. D'après l'Éducation nationale, précise-t-il, 71% d'élèves de six ans bénéficient de la visite médicale obligatoire, "un chiffre qui varie considérablement selon les départements".
L'avis contient 15 préconisations pour améliorer la médecine scolaire, et plus généralement renforcer le rôle de l'école dans la santé des jeunes Français. Il faut d'abord "assurer l'effectivité de la visite médicale de la sixième année ", préconise le Conseil. "Par ailleurs, les parents devraient systématiquement être conviés à cette visite", ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui, a ajouté le Cese. L'institution demande de faire de cette visite médicale, "en lien étroit avec les parents et le médecin traitant, le point de départ de la coordination pour le repérage, le soin et le suivi des troubles". Concernant la santé des élèves plus âgés, le Conseil propose entre autres de créer un site internet, une application mobile et/ou un numéro de téléphone "pour être en mesure de donner une réponse rapide aux élèves en difficulté, en leur garantissant une confidentialité, et les orienter correctement". Le Conseil souhaite également "faire des professions de la santé à l’école des métiers attractifs par les missions et responsabilités de coordination et de pilotage qu’ils comprennent". Il recommande de "mettre en place une veille épidémiologique et inscrire la médecine scolaire dans les réseaux de recherche" et enfin de "suivre, évaluer et contrôler, à travers une liste d’indicateurs, la mise en œuvre effective par les établissements scolaires des actions de promotion de la santé et la coordination santé/école". [Avec AFP]
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