La coupe est pleine pour les internes en médecine de Nice. Après deux ans de lutte contre l’épidémie de Covid-19, deux années de mobilisation en première ligne à l’hôpital, ils dénoncent aujourd’hui un manque cruel de "reconnaissance" pour leur engagement sans faille. "Notre dévotion ne peut pas justifier de notre soumission", écrivent-ils dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé, à la directrice des Affaires médicales du CHU de Nice, à son directeur général et au président de la CME (Commission médicale d’établissement), et publiée sur les réseaux sociaux. "Epuisés à la tâche", les internes de Nice pointent en particulier leur faible rémunération, alors que leur santé mentale est à rude épreuve : "Le temps de travail moyen d’un interne est de 58,4 heures par semaine pour un salaire moyen de 6,48 euros net de l’heure. Ces internes qui représentent à eux seuls 40% du personnel médical hospitalier." Ils dénoncent par ailleurs les promesses en l’air, et notamment le Ségur de la santé, "miroir d’attentes méprisées". Ces derniers estiment les revalorisations accordées dans ce cadre insuffisantes. Les internes "représentent-ils si peu pour notre institution et pour notre nation ?" s’interrogent-ils, amers.
"Après plusieurs semaines de combat mené par l’Intersyndicale nationale des internes, Monsieur le ministre de la Santé a daigné accorder ‘une majoration exceptionnelle des indemnités de garde au-delà du service normal […] du 1er au 31 janvier 2022’. Cette réponse à une crise présente depuis deux ans n’est qu’une tentative supplémentaire pour faire taire les internes, pour faire taire l’Hôpital. Un tel manque de considération ne peut plus durer. C’est du mépris envers tout une génération", écrivent-ils. Attendant une réponse forte de l’Institution, ils réclament de fait une "revalorisation salariale de tous les internes de France". "Il ne s’agit pas d’un combat d’enfant pourri gâté, ni même d’un caprice de futur médecin. Le statut d’interne est à l’heure actuel bafoué et il est de notre devoir de le protéger, de le défendre. Prendre soin de ses internes, c’est prendre soin de ses patients", ajoutent le bureau élargi de l’internat des hôpitaux de Nice et les référents des filières de médecine générale, de spécialités médicales et chirurgicales dans un message publié sur Facebook. [avec Nice Matin]
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